Des milliers d'agriculteurs polonais ont convergé, mardi, vers Varsovie, pour une marche contre la stratégie Pacte vert de l'Union européenne et les importations non contrôlées de produits agro-alimentaires ukrainiens. Brandissant des drapeaux rouge et blanc et des banderoles sur lesquelles on peut lire « Nous, agriculteurs – Polonais libres, disons stop à la folie verte » ou encore « Je suis un agriculteur, pas un esclave« , les manifestant se sont dirigés vers les sièges du Parlement et du Premier ministre, selon des images et vidéos relayés par les médias polonais. Avant le début de la marche, qui a commencé aux alentours de 11h (HL), les organisateurs avaient annoncé que 10.000 agriculteurs y prenaient part. Cité par la chaîne de télévision « Polsat News », le maire de la capitale polonaise, Rafał Trzaskowski, a confirmé ce chiffre. Lire aussi : Bruxelles: Les agriculteurs reprennent leur mobilisation Les agriculteurs exigent que les autorités accèdent à leurs demandes, notamment l'abandon des restrictions sur l'agriculture prévues dans le cadre du « Pacte vert », un ensemble de mesures visant à atteindre la neutralité climatique à l'horizon 2050, et l'imposition de restrictions plus strictes sur les produits agricoles en provenance d'Ukraine. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, qui se trouve actuellement à Prague pour un sommet du groupe de Visegrad, a indiqué qu'il avait entendu les demandes des agriculteurs et s'est engagé à prendre des mesures pour aborder, entre autres, le commerce avec l'Ukraine. « Nous sommes réalistes quant à l'impact de la décision de libre-échange (de l'UE, ndlr) avec l'Ukraine, qui affecte négativement nos marchés« , a-t-il indiqué à l'issue d'une réunion avec son homologue tchèque, Petr Fiala, plus tôt dans la journée. Les agriculteurs polonais mènent depuis le 9 février une grève générale d'un mois, bloquant des routes et des postes-frontières avec l'Ukraine, pour protester contre les réglementations de l'UE et « l'inaction » de Varsovie face à leurs difficultés. Lundi, ils ont commencé à bloquer un poste frontalier avec la Slovaquie, qui est utilisé, selon eux, comme une route alternative pour acheminer les produits d'Ukraine vers la Pologne, contournant ainsi le blocus de la frontière ukrainienne. Plusieurs pays européens connaissent une forte mobilisation des agriculteurs, qui ont notamment bloqué des autoroutes et des axes routiers importants aux abords de grandes villes, en vue de dénoncer la baisse de leurs revenus et le poids de la charge administrative et des règles européennes sur l'environnement.