A l'instar de leurs collègues dans plusieurs pays européens, des agriculteurs tchèques sont montés au créneau, lundi, en organisant une manifestation devant le ministère de l'agriculture à Prague pour protester contre les coûts élevés de l'énergie, les contraintes administratives et le « pacte vert » de l'Union européenne. Après avoir présenté une lettre de revendication au ministère de l'agriculture, les protestataires se sont retirés avec leurs tracteurs du centre-ville de la capitale tchèque, selon Milo Malý, organisateur de la manifestation. Cité par les médias, un représentant des agriculteurs protestataires, Daniel Sterzik, a indiqué que les agriculteurs exigent que « le gouvernement déclare son intention sérieuse de prendre des mesures pour sauver l'agriculture tchèque et abandonne la politique verte de l'UE« . Les autorités, répondant aux protestations des agriculteurs, ont déclaré qu'elles comprenaient leurs problèmes et qu'elles souhaitaient améliorer leurs conditions autant que possible. Lire aussi : L'UE exempte les agriculteurs des obligations de jachères « Nous sommes déterminés à résoudre les principaux problèmes des agriculteurs. La semaine dernière, le Premier ministre Petr Fiala et moi-même avons eu des entretiens avec les dirigeants des principales organisations à savoir l'Union agricole, l'Association des agriculteurs privés et la Chambre agraire de la République tchèque », a indiqué le ministre de l'agriculture, Marek Vyborny. Au cours des deux prochaines semaines, nous proposerons des mesures pour améliorer la situation dans les campagnes, a-t-il dit, notant toutefois que son département n'a aucune discussion avec les organisateurs de la manifestation d'aujourd'hui, car "ils poursuivent leurs propres objectifs politiques et leurs intérêts égoïstes« . Le ministre faisait notamment allusion au fait que les principales organisations agricoles locales ont pris leurs distances avec la manifestation organisée lundi à Prague par l'Association des syndicats indépendants de la République tchèque. Il a également souligné la nécessité de protéger l'environnement, estimant que la question de l'abandon de la politique verte menée par l'UE était totalement hors de propos. En Pologne aussi, la fronde des agriculteurs contre les produits importés d'Ukraine ne faiblit pas, plusieurs agriculteurs, soutenus par des chauffeurs routiers et des mineurs, ayant bloqué dimanche une route frontalière à l'Ukraine. Les six postes de contrôle du côté polonais de la frontière sont actuellement bloqués. En signe de protestation, des conducteurs ukrainiens bloqués en Pologne ont fermé l'autoroute près d'un poste de contrôle. Une nouvelle grève d'agriculteurs polonais a été annoncée pour la période entre le 9 février et le 10 mars pour protester contre les importations de produits agricoles ukrainiens, qu'ils considèrent comme de la concurrence déloyale. Plusieurs pays européens connaissent une forte mobilisation des agriculteurs, qui ont notamment bloqué des autoroutes et des axes routiers importants aux abords de grandes villes, en vue de dénoncer la baisse de leurs revenus et le poids de la charge administrative et des règles européennes sur l'environnement.