«Nous nous trouvons, d'une certaine manière, au cœur du conflit entre le Maroc et l'Algérie. Nous n'avons jamais eu d'ambassade à Alger, tandis qu'une représentation diplomatique a été inaugurée à Rabat en 2014. Nous devons évaluer le dossier du Sahara à l'aune de notre véritable intérêt national actuel», a écrit La Estrella de Panamá, le plus ancien quotidien du Panama et l'un des rares journaux trilingues de la région, qui qualifie les relations entre Rabat et Panama de «jeunes et prometteuses.» «Le Maroc se classe en cinquième position parmi les puissances économiques de l'Afrique» indique la même source, pour qui les responsables des deux pays «œuvrent activement à la promotion de thèmes de coopération bilatéraux.» Les prétendues relations avec le Polisario sont le fait «d'un petit secteur idéologique et politique local [qui] demeure figé dans cette ancienne posture, datant d'il y a 46 ans, laquelle correspond à un monde éculé. Le Panama, avec le président José Raúl Mulino, commence enfin à s'engager dans une politique internationale plus active, ancrée dans la réalité actuelle», a-t-on précisé. Selon le journal, le Maroc est «le principal ami du Panama au Maghreb.» Il énumère les victoires de Rabat liées au dossier du Sahara : «En décembre 2020, le gouvernement américain a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Dix-sept Etats de l'Union européenne ont apporté officiellement leur soutien au plan d'autonomie marocaine concernant ce territoire, parmi lesquels l'Espagne, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et l'Autriche. Seuls 43 Etats (sur 84 au départ) reconnaissent la (rasd) : aucun en Europe, ni parmi les grandes puissances.» Le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, a déclaré à propos de la proposition marocaine de 2007 qu'il s'agissait de «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible», dans une lettre du 14 mars 2022 adressée au roi Mohammed VI. La nouvelle position française, annoncée fin juillet, a eu un écho considérable. Paris «considère que le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine (…) La France a l'intention d'agir en cohérence avec cette réalité tant au niveau national qu'international.» Cette puissante déclaration, dit le journal panaméen, «a constitué un second choc» pour le gouvernement algérien qui soutient le Front Polisario. L'Algérie souhaite voir un groupe séparatiste «gouverner un territoire qui isolerait le Maroc par voie terrestre et lui offrirait, par cet intermédiaire, une large ouverture sur l'Atlantique.» Face à ces réalités, «quel bénéfice le Panama tirerait-il de son soutien à la fictive rasd, ce qui équivaudrait à un soutien indirect à l'Algérie ?», s'est-on interrogé.