Le nouveau gouvernement panaméen dirigé par le président José Raúl Mulino, en poste depuis le 1er juillet, semble maintenir ses relations avec le polisario pour le moment. Le Panama adopte des positions tantôt favorables au plan d'autonomie marocain et appuyant la marocanité du Sahara, tantôt en se rapprochant du mouvement séparatiste. Difficile de suivre les changements de politique étrangère au Panama ces dernières années et même ces derniers mois. Alors que le 30 janvier, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue panaméenne, Janaina Tewaney Mencomo, signaient une Déclaration conjointe à l'issue de leur rencontre bilatérale tenue en visioconférence, qui stipulait le soutien du Panama à l'initiative d'autonomie marocaine, voilà que le nouveau gouvernement reçoit un représentant du polisario. C'est donc avec beaucoup de prudence qu'il faut appréhender les changements de position de ce pays qui reconnaît officiellement la république fantoche « rasd ». La Déclaration conjointe adoptée à l'issue des entretiens affirmait le soutien à l'Initiative d'autonomie au Sahara présentée par le Maroc en 2007, comme « unique base pour une solution juste et durable » au différend régional, sur le modèle de l'Espagne. Le gouvernement panaméen s'engageait à « définir son action future et prendre position sur la base de cette déclaration ». Mais les choses semblent être moins claires depuis l'élection du président José Raúl Mulino, en poste depuis le 1er juillet. Mercredi, le nouveau ministre panaméen des Affaires étrangères, Javier Martínez-Acha, aurait décidé de rencontrer le même jour, l'ambassadeur de la rasd, Ahmed Salek, et le président de la Chambre des conseillers du Maroc, Enaam Mayara. L'information faisant état de la rencontre avec le représentant du polisario a été publiée par l'agence de presse séparatiste, Sprasd. De son côté, la visite de visite de travail d'Enaam Mayara a été annoncée par le ministère des Affaires étrangères sur son site internet et dans une vidéo sur le profil X du ministre panaméen des Affaires étrangères, et fait suite à l'invitation du président du Parlatino (le Parlement panaméen), Rolando González Patricio. https://x.com/javierachapma/status/1808586207057904089 Toutefois, le site officiel du ministère des Affaires étrangères du Panama ne fait pas état de sa rencontre avec Ahmed Salek sur sa page datant du 3 juillet. Le site indique Javier Martínez-Acha Vásquez a tenu diverses réunions bilatérales « dans le cadre de la transmission du commandement du président José Raul Mulino et dans le but de donner une continuité à (la) gestion de la réaffirmation (des) relations internationales » du pays. Il cite des rencontres bilatérales avec le chancelier du Paraguay, Rubén Ramírez Lezcano, le chancelier du Pérou, Javier Gonzalez-Olaechea, le ministre des Terres, des Infrastructures et des Transports de Corée, Park Sangwoo ainsi que le président de la Chambre des Conseillers du Maroc, Enaam Mayara. Aucune mention d'une rencontre entre le chef de la diplomatie panaméenne et d'un représentant du polisario n'a été faite sur le site internet du ministère depuis le début juillet, cependant le site de l'agence de presse séparatiste a publié des images de la rencontre entre Javier Martínez-Acha Vásquez et Ahmed Salek. Pour rappel, le Panama avait annoncé en novembre 2013, suspendre de ses relations diplomatiques avec la rasd, tout en soutenant l'initiative d'autonomie comme solution au conflit, avant de revenir sur cette décision une année plus tard. En décembre 2014, le pays centraméricain revenait sur cette décision et reprenait ses relations diplomatiques avec le polisario en janvier 2015. En 2016, le Panama a même donné son feu vert pour la réouverture d'une « ambassade » du mouvement séparatiste à Panama City. Il reste donc à savoir ce que ce nouveau gouvernement adoptera comme position, d'autant plus que Panama est attendu pour clarifier sa position dès l'année prochaine puisqu'il sera membre non permanent du Conseil de sécurité.