Le Panama renoue le contact avec le Polisario. Alors que le pays avait «suspendu» sa reconnaissance de la «RASD» en novembre 2013, la normalisation des relations entre les deux parties est une perspective à ne pas écarter. Preuve en est l'accueil réservé à Ould Salek par la vice-présidente du Panama. Après une année de rupture, le Polisario et le Panama sont sur le point de la normaliser à nouveau leurs relations. Isabel de Saint Malo de Alvarado, la vice-présidente de la république, également à la tête du ministère des Affaires étrangères, a reçu «le chef de la diplomatie» du Front séparatiste, Mohamed Salem Ould Salek, en audience officielle. Des médias du Polisario annoncent que les entretiens ont porté essentiellement sur la possibilité de rouvrir «l'ambassade de la RASD» dans la ville de Panama, fermées depuis treize mois. Que s'est-il passé pour que le Panama change de position en une année ? La qualité de l'accueil réservé à Ould Salek montre que la réalisation d'un tel objectif serait, plutôt, proche. Ce qui ne manque pas, d'ailleurs, de susciter des interrogations sur les raisons de ce brusque revirement de position du Panama vis-à-vis du conflit au Sahara occidental. La diplomatie marocaine a-t-elle été, une nouvelle fois, dépassé par les «arguments» de l'Algérie ? Ou est-ce là simplement la conséquence logique des actions menées par El Haj Ahmed, le «ministre» chargé des pays d'Amérique latine au sein du Polisario ? Il faut dire que l'homme a réussi à tisser un solide réseau de soutien au Front dans les parlements, les médias et la société civile de nombreux Etats de la région. La «suspension» panaméenne, et non le retrait, de la reconnaissance de la «RASD» est un événement encore récent. Il ne remonte en effet qu'au mois de novembre 2013. A l'époque, le gouvernement panaméen justifiait sa décision en affirmant qu'«il est impératif de réunir les éléments fondamentaux garantissant l'existence (d'un Etat), à savoir le territoire, le peuple, le gouvernement et l'indépendance» pour conclure que la fameuse «RASD», «ne réunit pas les éléments fondamentaux constitutifs d'un état souverain conformément aux principes du droit international». Le Panama avait nommé quelques mois plus tard un ambassadeur au Maroc. Les événements étaient alors de bon augure pour la diplomatie marocaine. Le Paraguay et l'Ile Maurice emboîtaient le pas au Panama, donnant, ainsi, une chance pour une recherche solution politique au conflit vieux de 39 ans. Aujourd'hui, la situation semble plus compliquée pour les diplomates marocains.