Alors que le Maroc s'apprête à ouvrir deux nouvelles ambassades au Panama et au Paraguay, après le retrait de leur reconnaissance de la pseudo ‘'Rasd'', la Colombie, qui a pourtant dans le passe réitéré son soutien à toute solution onusienne ‘'négociée et mutuellement acceptable'', parle à présent de ‘'référendum d'autodétermination''. « Nous appuyons toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU concernant cette question et bien entendu nous appuyons la tenue d'un référendum dans les territoires du Sahara occidental », a affirmé la ministre colombienne des relations extérieures Mme Holguín, Maria Angela Holguín. Cette dernière s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe à Alger avec son homologue algérien Ramtane Lamamra. Pourtant, la Colombie a toujours exprimé son soutien « non seulement à la proposition d'autonomie mais également à l'approche réaliste et pragmatique du Royaume » dans cette affaire. Il y a trois ans, la Colombie et le Maroc avaient siégé ensemble au Conseil de sécurité, et les diplomates des deux s'étaient réjouis du fait que les deux pays « partagent les mêmes principes cardinaux de politique étrangère à savoir, le compromis et la négociation », d'autant plus que Bogota fait encore face au conflit armé avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires (Farc). D'ailleurs, Mme Holguín avait, dans le passé, souligné la nécessité de résoudre le problème du Sahara « sur la base d'une vision réaliste et du compromis réel ». « Nous espérons que cette question puisse trouver son dénouement le plus rapidement possible dans le cadre des résolutions de l'ONU », a-t-elle ajouté lors de sa rencontre dimanche avec son homologue algérien. Les propos de la responsable colombienne prêtent à confusion à tel point que l'on se demande si la position de ce pays à l'égard de la question du Sahara évolue en fonction de l'interlocuteur en face. Ils interviennent également au lendemain de l'annonce, par le ministre des affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, de l'ouverture prochaine d'ambassades du Maroc au Panama et au Paraguay, deux pays qui ont retiré leur reconnaissance à la pseudo-Rasd. Dans un entretien à EFE, en marge de la visite royale dans les provinces du Sud, M. Mezouar a également fait savoir que le royaume ouvrira d'autres représentations dans d'autres pays ‘'pour le même motif''. Le Panama, rappelle-t-on, a été le premier pays d'Amérique Latine à reconnaitre la Rasd auto-proclamée par le Polisario en 1976. Cependant grâce aux efforts diplomatiques en entrepris par le Maroc, le gouvernement panaméen a décidé de rompre ses relations avec cette entité fantoche en novembre 2013, ce qui a abouti à l'ouverture, cinq mois plus tard, d'une ambassade à Rabat. Il en est de même du Paraguay qui a suspendu ses relations diplomatiques avec cette même entité en janvier 2014. Le Maroc, rappelle-t-on encore, dispose depuis plusieurs années d'une ambassade en Colombie.