Dans un entretien accordé à Radio France internationale (RFI, diffusion internationale, audiovisuel étranger), Hasni Abidi, politologue algérien spécialiste du monde arabe, a déclaré qu'il «n'existe pas de candidature en mesure de menacer le renouvellement du mandat [de Tebboune].» Celui-ci «est assuré d'avoir un deuxième mandat sans même présenter un programme ou faire une grande campagne électorale, sans compter la grande indifférence de la population algérienne face à ce scrutin présidentiel.» Pour M. Abidi, «l'abstention est le seul enjeu de cette élection présidentielle [et] les abstentionnistes sont considérés comme le premier parti politique d'Algérie.» C'est pourquoi «le pouvoir algérien tente, avec des directions électorales régionales à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, de mobiliser les électeurs. Le président Tebboune a besoin d'un score élevé», pour se relégitimer au regard du peuple. Selon l'analyste, «la politique ne s'exerce presque plus en Algérie et il y a énormément de restrictions qui frappent les partis politiques, les syndicats, mais aussi la presse», avant d'ajouter que l'Algérie «vit dans un contexte régional très tendu face à des mutations importantes, des secousses sur le plan politique, sécuritaire mais aussi social dans son environnement régional le plus proche» qui s'aggrave par une gestion hasardeuse de tous les dossiers. Pour rappel, seuls trois candidats ont été retenus par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) en vue de l'élection présidentielle anticipée prévue le 7 septembre. Le président sortant et homme des cercles politiques Abdelmadjid Tebboune, Abdelali Hassani Cherif, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), et Youcef Aouchiche pour les Front des forces socialistes (FFS).