Nous ne sommes pas dans le cas d'une élection entre trois candidats, mais dans la réalité d'un paysage politique vide où cette pensée de défiance et d'incrédulité sur la durée d'un pouvoir délégitimé s'étend de plus en plus. Quand à l'opposition algérienne, elle choisit entre la prison ou l'exil. En Algérie, «seuls trois candidats sur les seize prétendants ont été retenus par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) en vue de l'élection présidentielle prévue le 7 septembre», s'étonne le journal Le Monde dans un papier caustique sur le prochain scrutin algérien qui met en évidence une domestication de la vie politique. Les candidatures féminines, comme celle de Saïda Neghza, chef de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), et Zoubida Assoul, à la tête de l'Union pour le changement et le progrès (UCP) ont été écartées au profit de celles d'Abdelali Hassani Cherif, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), et Youcef Aouchiche pour les Front des forces socialistes (FFS), deux noms sans poids au sein de la représentation nationale. La présidentielle se déroule dans une Algérie «où la vie publique a disparu sous l'effet de la répression contre les militants du mouvement du Hirak et de la mise au pas des médias», déclame Le Monde, alors que la «collecte des signatures est souvent une épreuve insurmontable pour les candidats. Ceux-ci doivent recueillir les signatures de 600 élus ou de 50 000 électeurs également répartis sur 29 wilayas (départements).» Les deux comparses qui accompagnent Abdelmadjid Tebboune, 78 ans, dans ce rendez-vous politique bien cadenassé, à savoir Abdelali Hassani Cherif, 57 ans et Youcef Aouchiche, 41 ans n'ont aucune chance. «Nul ne croit en Algérie que ces deux derniers puissent créer la moindre surprise ou même atténuer l'abstention. Leur présence permet au régime d'exciper d'une forme sommaire de "représentation" des courants politiques présents dans le pays», note Le Monde.