Sans programme électoral, Abdelmadjid Tebboune s'accroche à son fauteuil présidentiel. Il a bien chauffé le fauteuil sur lequel l'avait posé le défunt chef d'Etat-major et vice-ministre de la Défense nationale, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. Des élections présidentielles marquées par la fraude ? On en a vu. En tous genres et de toutes les couleurs. En Algérie et dans d'autres pays africains prétendant au jeu démocratique. Mais la présidentielle algérienne, édition 2024, sort carrément du lot. Bien que la fraude ait été annoncée d'entrée de jeu, on ne s'attendait guère à pareille dérive. Les décideurs-organisateurs de la joute électorale du 07 septembre ont dépassé toutes les lignes rouges. Ils foncent tout droit sans se soucier de ce qu'on pourrait penser d'eux et de leur élection présidentielle. De prime abord, après de longues luttes intestines et une réelle tentative de le dégommer par les services de la sécurité extérieure, les décideurs de l'ombre ramènent dans leur botte secrète le mal-aimé Abdelmadjid Tebboune. Après un mandat de cinq ans sans la moindre réalisation digne de ce nom, l'actuel locataire du palais d'El-Mouradia est en tête de liste pour briguer un second mandat avec une bien singulière particularité : Aucun programme à présenter ou à défendre devant ses concurrents. Pas de débat contradictoire entre candidats
Mais, de quels concurrents parle-t-on ? Ils ont été triés sur le volet. Ils sont deux illustres inconnus même des militants des partis qu'ils prétendent représenter. De leur côté, il n'y a rien à craindre. Sans moyens financiers et sans assise populaire, Youcef Aouchiche du FFS et Abdelaali Hassani Cherif du mouvement islamiste MSP, aussi paradoxal que cela puisse paraître, constituent beaucoup plus un soutien à Tebboune qu'une opposition. Fait unique dans les annales de la politiques, les concurrents de Tebboune n'appellent pas les électeurs à leur accorder leurs voix mais juste à se rendre en masse aux urnes pour gonfler le taux de participation, nœud gordien de cette joute électorale aux yeux des décideurs de l'ombre. Les concurrents de Tebboune ne se permettent pas de lui demander des comptes sur son mandat précédent ni sur lui demander son programme pour le mandat à venir. Il est tout simplement Dieu que nul n'oserait défier ou l'interpeller sur un quelconque sujet. Tebboune est intouchable. Il ne présente pas de certificat médical attestant de sa bonne santé morale, surtout. Après ses dérives verbales au cours de ses deux premières sorties, les Algériens ont commencé à s'interroger si Tebboune est en possession de toutes ses capacités mentales. Demander à l'Egypte d'ouvrir ses frontières avec Gaza pour permettre à l'armée algérienne de « faire montre de ce qu'elle sait faire » et de « construire trois hôpitaux en trois semaine », après l'annonce devant l'assemblée générale de l'ONU de « dessaler 1.5 milliards de m3 / jour » de quoi assécher la méditerranée pour en faire un désert, il y a de quoi s'inquiéter sur l'état de santé mentale du candidat Tebboune. Ne pas présenter de certificat médical est déjà et avant tout une véritable violation de la loi électorale. Mais, le bonhomme ne se soucie guère du respect des lois de la république. Même la déclaration des biens, Tebboune n'en a cure. Il est « Dieu » et au-dessus des lois. Mais, gardons-nous de lui prêter les allures d'un cruel dictateur impitoyable. Non, Tebboune a le visage d'un gentil petit bonhomme incapable de faire du mal à une mouche. Son regard froid et son allure de paysan en costume ont poussé les Algériens à l'appeler « tonton Tebboune » (3ammi Tebboune). Et cela lui plaît drôlement. Tebboune est tout simplement un pantin entre les mains d'une poignée de généraux dépourvu du courage de s'afficher en véritables décideurs du pays. Autrement dit, cela qui n'a pas le courage d'assumer son rôle ne peut être qu'un lâche. Les hommes du 1er novembre 1954, Larbi Ben Mehidi, Mustapha Benboulaïd, Rabah Bitat, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf et Krim Belkacem doivent se retourner dans leurs tombes.