Dans une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, diffusée par Le Figaro et «signée par 94 parlementaires issus de plusieurs bords», la politique de la France en Afrique a été durement critiquée, notamment la position de Paris à l'égard de l'affaire du Sahara. C'est un texte tonitruant qui pointe «l'échec de l'opération Barkhane», «les actes anti-français» au Sahel ou encore les contrastes du président Abdelmadjid Tebboune, «parvenu au pouvoir dans des conditions difficiles du fait du Hirak, fait souffler le chaud et le froid, parlant parfois de rapprochement et d'une visite officielle (régulièrement déprogrammée) et parfois du Grand Satan français responsable de tous les maux du peuple algérien». Un «mouvement de balancier pousse de nombreux responsables français à remettre en cause les accords de 1968 qui n'ont d'ailleurs plus de sens.» Surtout, la tribune met en évidence «les atermoiements français sur le Sahara (alors que l'Espagne et l'Allemagne ont reconnu la souveraineté marocaine) et la politique d'équilibriste du Quai d'Orsay avec l'Algérie, poussent le Palais royal à chercher ailleurs qu'à Paris des partenaires militaires ou économiques», invitant à «remettre à plat [la] vision de l'Afrique et de son lien avec la France.» Récemment encore, Le Figaro a décrit l'Algérie comme «une bombe à retardement, dont l'explosion programmée sera catastrophique pour la France.» «Au lieu de cultiver sa soumission à la rente mémorielle du régime, la France doit redéfinir une politique cohérente vis-à-vis de l'Algérie [dont] la réconciliation avec le Maroc, qui constitue le meilleur allié pour stabiliser l'Afrique. L'heure n'est plus à rêver à des partenariats chimériques avec l'Algérie mais à gérer le risque réel qu'elle constitue», a-t-on mentionné.