Pour avoir couvert les incendies qui ont frappé le nord-ouest du pays, les renseignements algériens ont accablé France 24 d'épithètes injurieuses et flétrissantes dans un éditorial validé la présidence et qui démontre que la relation entre Alger et Paris est au point mort. Dans un éditorial incendiaire intitulé «France 24, cette chaîne poubelle», les renseignements algériens, à travers l'agence APS, ont accusé la chaîne de «déverser [sa] haine sur l'Algérie.» L'agence officielle, a dépeint France 24 de «chaîne grossière, vulgaire, honteuse, sans aucun respect pour la mémoire des victimes». Ils reprochent à France 24 sa couverture des violents incendies survenus dans le nord-est de l'Algérie, et qui ont fait au moins 40 personnes, dont une dizaine de militaires. Signe d'une dérive complotiste du régime algérien, France 24 est accusée dans la dépêche de recevoir ses «orientations sur l'Algérie», d'un des proches de l'Elysée familier au MAK, le mouvement indépendantiste Kabyle. Dans sa réponse, la chaîne française a déploré «un article d'une extrême violence de l'agence officielle de presse algérienne, APS [qui] met gravement en cause France 24 dans son traitement des incendies qui frappent tout le bassin méditerranéen», affirmant que «les incendies en Algérie ne sont aucunement couverts plus spécifiquement.» «France 24, comme d'autres médias, rend compte factuellement de ces évènements. En tirer des conclusions politiques infondées relève d'analyses totalement déraisonnables et contraires à tout bon sens», a-t-on ajouté. «Les propos de l'agence algérienne diffamatoires et disproportionnés, l'emploi d'adjectifs insultants et injurieux sont ridicules, s'agissant de rendre compte de catastrophes naturelles, aussi dramatiques et douloureuses soient-elles», a souligné la chaîne française. Fébrilité du régime Mi-juin 2021, le régime algérien annoncé le retrait de l'accréditation de France 24. Une décision motivée officiellement par «l'hostilité manifeste et répétée» de la chaîne, qui a consacré de larges couvertures au Hirak populaire, réprimé par les autorités. La chaîne française, comme les médias étrangers travaillant en Algérie, sont confrontés à une procédure d'accréditation floue et arbitraire Cet incident indique une nouvelle fois l'échec cuisant de Macron avec l'Algérie. Abdelmadjid Tebboune devait également effectuer une visite d'Etat en France en juin mais selon des informations de presse, ce déplacement, initialement prévu en mai, pourrait ne jamais avoir lieu. Avant quelques jours, le journaliste Nicolas Baverez a appelé à «gérer le risque algérien» : «Au lieu de cultiver sa soumission à la rente mémorielle du régime, la France doit redéfinir une politique cohérente vis-à-vis de l'Algérie autour de cinq priorités. La remise en cause de l'accord du 27 décembre 1968 octroyant aux Algériens un statut dérogatoire au droit commun en matière d'immigration qui interdit tout contrôle des flux alors qu'ils représentent 12,7 % des immigrés vivant en France. La mise en place d'une stratégie de codéveloppement fondée sur le secteur privé et les entrepreneurs. Le maintien des liens avec la société civile algérienne en mobilisant la diaspora et le levier de la langue française. Le déploiement d'un système européen intégré de surveillance et d'intervention en Méditerranée afin de pouvoir en assurer la sécurité en toutes circonstances. La réconciliation avec le Maroc, qui constitue le meilleur allié pour stabiliser l'Afrique. L'heure n'est plus à rêver à des partenariats chimériques avec l'Algérie mais à gérer le risque réel qu'elle constitue», a-t-il énuméré.