L'Algérie a annoncé le retrait de l'accréditation octroyée à la représentation à Alger de la chaîne télévision d'information française France24, qui consacrait une couverture médiatiques aux récents événements en Algérie. Le ministre algérien de la Communication Ammar Belhimer, a expliqué ce retrait par une « hostilité » contre son pays. Nouveau coup porté à la liberté de la presse et nouvelle manifestation de l'autoritarisme du pouvoir Algérien, la chaine de télévision France 24, qui était accréditée pour travailler en Algérie se voit retirer ce précieux permis de travail à cause de la colère du gouvernement algérien, pas satisfait de la couverture médiatique faite des événements dans le pays, notamment du Hirak. « L'hostilité manifeste et répétée contre notre pays et ses institutions, le non respect des règles de la déontologie professionnelle, la désinformation et la manipulation ainsi qu'une agressivité avérée à l'égard de l'Algérie » sont à l'origine du retrait d'accréditation. Le ministre de la Communication, et porte-parole du gouvernement algérien a annoncé cette décision à l'agence de presse officielle algérienne, l'APS, en expliquant que cette décision intervient après plusieurs mises en gardes envoyées à ladite chaine de télévision. Pourtant c'est vers cette même chaine de télévision que le président algérien Abdelmadjid Tebboune s'est dirigé pour donner une interview exclusive afin de régler ses comptes, faire passer les messages de l'armée et leur donner une portée internationale. L'Algérie a récemment interdit les marches du Hirak, le président algérien voyant que les Algériens n'en démordent pas et continuent de réclamer la démocratie et chute du régime militaire dans un contexte de grave crise politique, économique et sociale. Alors qu'il avait qualifié le mouvement de protestation pro-démocratie de « Hirak béni » suite à son élection contestée de 2019 qui s'est faite sur le dos de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, le président Tebboune a récemment interdit les marches estimant qu'il est hétéroclite et n'a plus raison d'être. Alors qu'il avait libéré plusieurs détenus d'opinion sous la pression de la rue et de la communauté internationale, Tebboune avait déclaré récemment avoir « l'impression que cela a été interprété comme une faiblesse. Les gens pensaient qu'on (le pouvoir, ndlr) était dos au mur. Ils se trompaient », a-t-il affirmé. Dans son nouveau tour de force, le gouvernement algérien s'en prend aujourd'hui à la presse étrangère après avoir emprisonné plusieurs journalistes et leaders d'opinion. Cette fois-ci, l'accréditation de France 24 est définitive selon Ammar Belhimer. « Le parti-pris de France 24 dans la couverture des marches du vendredi est flagrant, allant jusqu'à recourir, sans retenue aucune, à des images d'archives pour les antidater afin de porter secours à résidu antinational constitué d'organisations réactionnaires ou séparatistes, aux ramifications internationales », avait noté dans un communiqué le ministère de la Communication en mars.