Le président français Emmanuel Macron refuse de faire le pas exigé par le Royaume du Maroc, en reconnaissant clairement la marocanité du Sahara, comme l'ont fait les Etats unis d'Amérique, l'Espagne, l'Allemagne, et d'autres pays arabes et africains, qui ont même ouvert des consulats dans les provinces du sud du Maroc. Il a refusé personnellement de faire ce pas et il en a revendiqué la responsabilité, lors de sa visite au Gabon, au titre de sa récente tournée en Afrique, une tournée qui a été un échec cuisant, tant au niveau officiel que populaire. La France est décriée partout en Afrique. Le président français dont le pays avait imposé son protectorat au Maroc, partagé avec l'Espagne, pendant quelques cinq décennies, surprend outrageusement le Royaume du Maroc, dont il connaissait les frontières, lorsque en 1830, son pays s'était installé dans notre voisinage, qu'il avait érigé en département français d'outre mer. Pourquoi donc choisir la neutralité et refuser de proclamer toute la vérité, laquelle vérité est consignée dans les archives françaises ! L'Espagne, consciente de sa responsabilité historique, mais aussi des visées expansionnistes d'un pays voisin, qui n'existe que depuis 1962, a par contre assumé ses responsabilités, en reconnaissant que le plan d'autonomie proposé par le Royaume pour le règlement du conflit du Sahara, constituait l'unique option pour le règlement de ce dossier, qui n'aurait jamais existé sans l'Algérie. C'est le Maroc qui souleva, le premier, aux Nations unies, la décolonisation de son Sahara, bien avant l'indépendance de certaines entités, qui réclament aujourd'hui, l'autodétermination pour une poignée de sahraouis exfiltrés vers Tindouf par l'armée algérienne, au moment de la transition et du transfert des provinces du sud au Maroc. Je parie que si la liberté d'expression et de mouvement était accordée aux pensionnaires de Tindouf, ils fuiraient tous le bagne de Tindouf vers le Maroc, et il n'y resterait que les gendarmes algériens. Que l'Algérie qui agite l'étendard de l'autodétermination accorde, d'abord, ce droit au peuple algérien, qui balaierait d'un seul coup, l'oligarchie militaire qui lui impose le silence depuis maintenant 60 ans. Le peuple algérien est prioritaire, comparé au «peuple sahraoui» de Tindouf, dont «le nouveau chef du gouvernement» a effectué, pour l'anecdote, une tournée dans «les différentes wilayas» pour s'enquérir des besoins de la population (entendez par wilayas les campements de toile de Tindouf). Il est ridicule et absurde de croire un seul instant que «la république de Tindouf» tient une comptabilité budgétaire, qui fait ressortir des recettes fiscales comme ressources budgétaires, alors que les campements vivent entièrement du soutien de l'Algérie, puisé généreusement dans les caisses de l'Etat, et de l'aide humanitaire internationale, une aide qui tend principalement à répondre aux besoins des camps en nourriture et dans le secteur de la santé. Il faut se réjouir que depuis quelque temps, les médias algériens ont abandonné le lexique de «territoires libérés », un jargon abandonné depuis le déploiement de drones marocains, qui ont mis fin à tout mouvement suspect dans la zone tampon, désormais soumise au contrôle aérien du Royaume Chérifien. La France d'Emmanuel Macron recule en Afrique où elle suscite désormais réprobation et répulsion. Pareil au Maghreb où la France est appelée à actualiser, rénover et réadapter sa diplomatie au nouveau contexte régional, et à s'aligner sur le positionnement des principaux pays du monde occidental (USA, Espagne, RFA). Faute de quoi, la France qui assume une lourde responsabilité dans le tracé des frontières en Afrique du Nord, risquerait de perdre un de ses solides et loyaux partenaires dans cette région, qui demeure incontestablement le pivot de la stabilité, de la liberté, du pluralisme et de la démocratie dans la région. *journaliste et écrivain