Dans un entretien au quotidien «Le Figaro», le chef de l'Etat algérien estimer nécessaire de renouer avec la France, mais ses réponses sur la question marocaine sont lunaires. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a plaidé jeudi 29 décembre, pour une «France qui doit se libérer de son complexe de colonisateur et l'Algérie, de son complexe de colonisé», et a une nouvelle fois réclamé une reconnaissance des faits survenus pendant la colonisation de l'Algérie par la France (1830-1962). Signe d'une obsession réelle déclenchée par les succès de la diplomatie marocaine, Tebboune a déclaré «qu'il serait bon que l'ONU ne condamne pas uniquement les annexions qui ont lieu en Europe», une référence aux terres ukrainiennes accaparées par la Russie, osons même un parallèle très douteux : «Qu'en est-il de l'annexion du Golan par Israël ou du Sahara occidental par le Maroc ?» Pour lui, la question du Sahara n'est la seule cause de la rupture des relations avec le Maroc. «Pas pour cette seule raison. C'est une accumulation de problèmes depuis 1963 et l'agression des forces spéciales marocaines pour prendre une partie de notre territoire dans l'extrême sud qui explique cette rupture», a-t-il prétendu, avant d'ajouter : «Nous avons rompu pour ne pas faire la guerre et aucun pays ne peut se poser en médiateur entre nous. En 60 ans d'indépendance, la frontière algéro-marocaine est restée fermée pendant 40 ans en réaction à de perpétuels actes hostiles du voisin». Pour lui, ce qu'il appelle «le régime marocain» est celui qui «cause des problèmes, pas le peuple marocain. 80 000 de ses ressortissants vivent d'ailleurs chez nous en très bonne intelligence.» Le président algérien, face au succès fulgurant du Maroc au Qatar, a préféré une réponse laconique mais révélatrice d'un personnage sans envergure. «Les Marocains ont honoré le football arabe et surtout le football maghrébin. Ils nous avaient aussi applaudis quand nous avions gagné la Coupe d'Afrique des nations.»