Un ancien membre du mouvement islamiste Justice et bienfaisance (Al Adl wal Ihsane), a énuméré, dans un livre, les échecs provoqués par le césarisme gestionnel de ce mouvement déchiré par les ambitions. Un ancien adepte du mouvement islamiste Justice et bienfaisance (Al Adl wal Ihsane), Mohamed Alaoui, aujourd'hui ingénieur à Londres, a publié sur la page Facebook Al Kalima TV, une contribution sous forme de lettre prenant à partie le directoire de la «Jamaa », à travers laquelle il brosse une image sombre de ce qu'est devenue, aujourd'hui, selon l'auteur, l'organisation la plus cotée dans le pays. L'auteur s'interroge sur les motivations pouvant expliquer la situation de léthargie et de stagnation dans laquelle bascule le mouvement en dépit des moyens mis à la disposition de son directoire et des raisons objectives incitant à l'évolution et au regain de dynamisme, en mettant l'accent sur les déclinaisons de cette déperdition, notamment sur le plan d'observance des cultes selon la tradition instaurée par la «Jamaa » et qui se ressent à travers la faiblesse d'affluence aux rencontres éducatives et aux ribats autrefois célèbres dans une assiduité exemplaire. Il s'en prend crument à la direction de AWI, dont il met à l'index l'absence d'un quelconque leader charismatique a même de permettre la fédération des rangs de la «Jamaa» autour d'un symbole capable de diriger sans se prêter à l'exercice de «l'injustice organisationnelle» à travers une marginalisation systématique des cadres porteurs d'une vision divergente, comme fut le cas de Nadia Yassine ayant fait les frais d'un despotisme digne d'une dictature. Mohamed Alaoui soutient que malgré l'intérêt accorde au volet politique au détriment de la «daoua», Al Adl wal Ihsane affiche aujourd'hui un bilan d'action dévalorisant à travers une absence de plus en plus flagrante de la rue, autant qu'à travers la régression du seuil des revendications politiques par rapport aux doléances populaires, ce qui relègue Al Adl wal Ihsane a l'arrière-garde de la scène politique nationale. l'auteur accuse Abdelouahed Moutaouakal d'avoir été a l'origine de la déviation par rapport à la ligne politique d'Al Adl wal Ihsane et d'être lui-même l'un des aspects de la crise actuelle sévissant au sein de la «Jamaa», au motif de la longévité de son règne sur l'instance du cercle politique, à la faveur d'un mode de gestion stalinien entretenu depuis près de 25 ans et ce, même durant son séjour en dehors du pays pour l'obtention d'un doctorat, dont l'auteur ironise l'absence d'un quelconque impact sur les écrits, au demeurant rares, du secrétaire général autant que sur ses entretiens avec les médias. Mohamed Alaoui s'attaque au profil de ce dernier responsable en lui réfutant toute compétence en matière politique, d'autant plus que son âge avance, sa sante défaillante et son manque de charisme ne le prédestinent guère a une quelconque responsabilité politique. À cet égard, Mohamed Moutaouakal est accusé d'avoir rompu avec le projet fondateur de « jaoi » décliné dans l'ouvrage «Al Minhaj annabaoui» de feu Abdeslam Yassine, consistant à œuvrer pour la réinstauration de la khilafa islamique conformément a la voie du prophète, tout en s'interrogeant, à la fin, sur l'utilité pour ce dirigeant d'appeler l'Etat a consacrer le principe de l'imputabilité, du moment que lui-même en fait l'impasse, ce qui renvoie à une attitude politique foncièrement ambivalente. Mohamed Alaoui souligne que le résultat de ce narcissisme s'est décliné à travers un bilan d'action très mitige du cercle politique malgré les moyens humains dont dispose Al Adl wal Ihsane et les fonds déployés, en estimant que cet échec se mesure à l'aune de l'incapacité de cette instance a favoriser l'émergence de nouvelles élites politisées en mesure d'assurer la responsabilité de diriger Al Adl wal Ihsane et le maintien des mêmes figures, ce qui en dit long sur la peur des dirigeants en poste à se voir relégués au second rang. Il pointe du doigt une tendance à faire valoir le même népotisme décrié par « jaoi » en terme d'octroi des responsabilités au sein d'Al Adl wal Ihsane, en s'interrogeant, à titre d'exemple, sur les compétences présumées de Mohamed Hamdaoui en tant que membre du secrétariat général du cercle politique et, à plus forte raison, en tant que responsable de la commission des relations extérieures malgré son inculture politique et son handicap linguistique. Le cercle politique affiche, selon l'auteur, le même bilan d'action peu luisant en termes de soutien à l'action associative, et aux secteurs estudiantin et féminin qui constituent l'épine dorsale d'Al Adl wal Ihsane, et qui se profile à travers l'incapacité du mouvement à drainer l'adhésion populaire escomptée au soutien de la cause palestinienne en dépit d'un contexte de normalisation officielle favorable au regain d'activisme sur ce registre. Concernant l'action politique commune, l'auteur accuse le directoire d'Al Adl wal Ihsane d'avoir poussé à l'extrême la tendance défaitiste et les concessions jusqu'à s'abstenir désormais de mettre au-devant « le manifeste islamique », longtemps défendu par Al Adl wal Ihsane comme condition sine qua non à toute composition avec les autres sensibilités politiques, d'où l'urgence, selon l'auteur, d'un renouvellement de la gente dirigeante, à commencer par l'obligation pour Abdelouahed Moutaouakal de tirer sa révérence.