Une des premières fortunes du royaume (deux milliards de dollars) et ministre de l'Agriculture (2007-2021), Aziz Akhannouch, membre de toutes les coalitions gouvernementales depuis 15 ans, est confronté à une série de tempêtes qui mettraient en péril son avenir politique à brève échéance. La flambée des prix des carburants au Maroc expose Aziz Akhannouch, magnat du pétrole, à de vives critiques alors que l'article qui lui a été consacré par la MAP n'a fait qu'envenimer les choses. Le montant des dividendes reversés aux actionnaires de Afriquia a atteint un nouveau record en 2021 selon des chiffres consultés par Barlamane.com, et ce en dépit d'un contexte d'inflation et de pandémie. La compagnie multi-énergies marocaine a proposé en 2021 un dividende à 140 dirhams par action, ce qui représente au total un versement de plus de 481 millions d'euros à ses actionnaires. Depuis l'exercice de 2017, Afriquia a gagné plus de 25 dirhams par action. Aziz Akhannouch reste silencieux alors que la hausse brutale des prix des denrées alimentaires et des carburants risque d'aggraver la crise sociale au Maroc. Et si le demande de plafonnement des marges «exorbitantes» des distributeurs de carburants est toujours au cœur brûlant de l'actualité, Aziz Akhannouch refuse d'aborder le sujet. Le chef du gouvernement est dit sur la sellette en raison de sa double casquette de dirigeant politique et d'actionnaire principal d'Afriquia, leader sur le marché local des hydrocarbures avec Total et Shell. Résultat du chaos actuel : le moral des ménages marocains enregistre depuis le début de l'année «son niveau le plus bas depuis 2008», selon le HCP. Beaucoup, en revanche, rappellent le contenu du rapport parlementaire, lequel accuse distributeurs et carburants d'engranger des marges «excessives», sur fond de dénonciations de la vie chère sur les réseaux sociaux. Depuis la libéralisation, les profits des distributeurs ont atteint «plus de 45 milliards de dirhams», selon des sources syndicales. L'exécutif est également critiqué pour son «incapacité» à redémarrer la seule raffinerie du royaume, implantée à Mohammedia, en liquidation depuis 2018.