Le Maroc a décidé d'attaquer en diffamation le journaliste sulfureux Ignacio Cembrero après avoir enclenché plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne contre les promoteurs de fausses accusations contre le royaume dans l'affaire Pegasus. Cembrero est accusé d'avoir «porté atteinte au royaume au niveau diplomatique et économique» après avoir émis «plusieurs déclarations» dans lesquelles il insinuait que le Maroc possédait Pegasus. Une accusation ayant «le potentiel d'affecter les relations entre les peuples, les gouvernements et les relations diplomatiques entre le Maroc et l'Espagne» et même d'affecter «le tourisme national», ont affirmé des médias espagnols. À titre de rappel, Citizen Lab a affirmé que le logiciel Pegasus de NSO était utilisé dans 45 pays. Pour le moment, les poursuites en diffamation intentées par le Maroc contre des ONG et des médias français n'ont jamais été traitées dans le fond, en cause un article de la loi de 1881 très suranné sur la liberté de la presse, qui «ne permet pas à un Etat, qui ne peut pas être assimilé à un particulier au sens de ce texte, d'engager une poursuite en diffamation». Les avocats du Maroc ayant interjeté appel soutenaient que leur demande était recevable parce que ce n'est pas l'Etat, mais une administration – les services secrets –, qui attaque en diffamation. En 2014, le Maroc a déposé une plainte contre Cembrero auprès du parquet général espagnol pour avoir diffusé une vidéo terroriste. La plainte a été déposée au titre du deuxième paragraphe de l'article 579.1 du Code pénal espagnol relatif au délit « d'apologie du terrorisme », avait précisé le parquet. Le journaliste a fini par reconnaître qu'il a diffusé un documentaire de propagande terroriste.