Des centaines de manifestants ont défilé mardi 22 février à Alger et dans d'autres villes du pays, ravivant la contestation antirégime réprimée dans la rue à l'occasion du troisième anniversaire du soulèvement et après des mois d'interruption due à l'autoritarisme du régime. Les protestataires se sont frayés un chemin vers le centre d'Alger, malgré un grand dispositif policier, en déployant drapeaux nationaux et amazighs (berbères). Selon nos sources, plusieurs manifestants ont été dispersés à Mostaganem. La police a procédé à plusieurs interpellations, parfois musclées, ont constaté les sources de Barlamane.com, surtout dans les villes de Saïda et Bejaia. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a fait état de près d'une dizaine de personnes interpellées dans l'ensemble du pays. Certains étaient venus d'autres régions pour défiler à Alger mais des barrages de police ont rendu l'accès à la capitale difficile. En province, des marches remarquables ont eu lieu notamment à Annaba, Oran, Béjaïa, Sétif, Bouira, Mostaganem, Constantine et Tizi Ouzou, selon des images postées sur les réseaux sociaux et vérifiées par nos sources. Les autorités du régime ont récupéré la date du 22 février sous le nom de « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion peuple-armée pour la démocratie ». Une chose que récuse le mouvement de contestation. Cet anniversaire survient alors que le régime algérien fait face à une triple crise politique, économique et sanitaire.