Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce vendredi en Algérie pour dénoncer la recrudescence de la répression policière et judiciaire contre les militants du mouvement populaire anti-régime algérien du Hirak. Malgré la chaleur, la foule était nombreuse en ce 115e vendredi, un test pour le mouvement après que la police a empêché mardi la marche hebdomadaire des étudiants à Alger. Les manifestations se sont déroulées dans plusieurs wilayas d'Algérie, notamment à Alger, Bouira, Constantine, Bejaia, Bouira, Mila, Tebessa, Skikda, Tizi Ouzou, Annaba, Oum El Bouaghi, Boumerdès, Sétif, Jijel, Guelma, Médéa, Oran, Touggourt, El Oued, Ain Beida, Djelfa, Bordj Bou Arreridj, Bechar, Relizane, Tiaret, Laghouat, Mostaganem, Tlemcen, Khenchela, Ain Beida, Naama et M'Sila. Les manifestants ont entonné des slogans en faveur du changement démocratique et le départ du système, tout en réitérant leur détermination à poursuivre les manifestations jusqu'à satisfaction des revendications du Hirak. A Alger, les manifestants ont emprunté les principales artères de la capitale, à l'instar de la Place Maurice Audin, la Rue Didouche Mourad et le Boulevard Zighout Youcef, pour converger vers la Grande-Poste, sachant que la police a empêché les citoyens de marcher dans la rue Asla Hocine, obligeant ainsi les manifestants à faire un détour vers Bab El Oued pour rejoindre la marche principale. A cette occasion, les Algérois ont dénoncé la répression qui cible plusieurs manifestants, activistes et journalistes, appelant à la libération des détenus du Hirak pour être avec leurs familles en ce mois sacré du ramadan, tout en fustigeant, comme à l'accoutumée, les services de renseignements et la junte militaire. En Kabylie, des foules considérables ont envahi les rues des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, pour demander un changement du régime et exprimer leur rejet des élections législatives et le départ du système actuel. Plusieurs sources ont signalé une intervention musclée des forces de l'ordre au niveau du périmètre d'Alger-centre, plus exactement vers la rue Khelifa Boukhlafa, afin d'empêcher les manifestants arrivant du quartier Bab El Oued de rejoindre la rue Didouche Mourad. Selon des témoignages, l'intervention des forces de l'ordre pour disperser les foules a créé un vent de panique au sein des manifestants, dont plusieurs parmi eux ont été interpellés ou violentés. Force est de souligner que les autorités algériennes ont procédé à des coupures de la connexion internet dans tous les environs d'Alger-centre dans l'objectif d'empêcher les témoins et les manifestants du Hirak de diffuser les images de ces violences policières sur les réseaux sociaux. Des arrestations ont été également signalées à Oran, M'sila, Jijel, Saïda et Bordj Bou Arreridj. * * * * * * * * * * * * * * * * * *