Des dizaines de milliers de manifestants du mouvement Hirak ont défilé hier vendredi (le 110e depuis le début du Hirak) dans plusieurs villes d'Algérie, pour réclamer le départ de la junte militaire et l'instauration d'un pouvoir civil démocratique. Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs wilaya d'Algérie, notamment Alger, Bouira, Oran, Tizi-Ouzou, Media, Ain Beida, Constantine, Tébessa, Annaba, Bordj bou Arreridj, Relizane, Laghouat, Mostaganem, Oum el Bouaghi, Tlemcen, Jijel, Khenchela, Sétif, Skikda, Ouargla, Guelma et M'sila où des dizaines de milliers de protestataires ont organisé des marches et des sit-in, pour le 110e vendredi, depuis le déclenchement du Hirak, en entonnant les chants et des slogans habituels réclamant des changements majeurs des structures du régime, tout en réitérant leur refus au scrutin législatif en vue. La manifestation la plus imposante a été sans contestation celle d'Alger, ouù plusieurs milliers de manifestants ont entamé des marches de la place d'Audin, de la rue Didouche Mourad et du quartier Bab el Oued, pour converger vers le centre d'Alger, où une foule brandissant des pancartes et des drapeaux a scandé des slogans très hostiles aux diverses composantes du pouvoir algérien, particulièrement l'institution militaire. Au niveau de la rue Didouch Mourad, la marche d'Alger a été marquée par un accrochage entre manifestants et éléments de la police qui interpellé six personnes. De même, le militant et poète Mohamed Tajadit a été arrêté à la fin de la manifestation et embarqué par la police, alors qu'une jeune fille a été agressée au couteau près du cinéma Algeria et évacuée par les éléments de la protection civile vers l'hôpital. Des arrestations ont été signalées, également, à Blida, parmi lesquelles figure le coordinateur du «Rassemblement action jeunesse» à cette wilaya, alors qu'à Oued Rhiou (deuxième ville de la wilaya de Relizane), une trentaine d'interpellations ont été opérées par les forces de l'ordre. D'autres incidents ont marqué ce 110e vendredi du Hirak, notamment à Oran et Mostaganem, où les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de matraques pour disperser les manifestants, provoquant plusieurs blessés, évacués vers l'hôpital. En outre, selon de nombreux journalistes et activistes, et comme chaque vendredi, les autorités algériennes ont coupé ou réduit l'accès à internet (Wifi et 4G) pour entraver la diffusion de photos et de vidéos des actions de protestation sur les réseaux sociaux.