Jugés pour des malversations dans le secteur de l'industrie automobile, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été au pouvoir durant vingt ans avant d'être contraints à la démission. Leur peine est passée de 12 à 7 ans de prison. Deux ex-premiers ministres algériens, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, jugés pour des faits de corruption à Alger, ont écopé respectivement de quinze et douze ans de prison ferme en 2019. En 2020, Ahmed Ouyahia, a vu sa peine réduite en appel de 12 à 10 ans d'emprisonnement. Avant quelques jours, les deux ont vu leur peine réduite à 7 ans. MM. Ouyahia et Sellal, piliers du régime d'Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir durant vingt ans avant d'être contraint à la démission par un mouvement populaire de contestation inédit réprimé par le régime actuel, étaient jugés avec d'autres ex-hauts dirigeants politiques et des grands patrons, pour des malversations dans le secteur de l'industrie automobile. Selon toute vraisemblance, le régime de Tebboune cherche à réhabiliter lentement ces deux caciques déchus à travers une série d'aménagements de peine. Leur procès était le premier consécutif aux vastes enquêtes sur des faits présumés de corruption, ouvertes à la suite du départ forcé du président Bouteflika et soupçonnées de servir des luttes de clan au sommet dans le pouvoir actuel. Dans la même affaire, l'ex-patron du secteur automobile Mourad Oulmi a été condamné aussi. Principal accusé, M. Oulmi, PDG du groupe automobile Sovac, distributeur des véhicules Volkswagen et partenaire du géant allemand dans une usine d'assemblage en Algérie, avait écopé de dix ans de prison ferme. Son épouse, Fatiha Benmoussa, qui est en fuite à l'étranger, a été condamnée par contumace à 20 ans de prison, tout comme l'ancien ministre de l'industrie Abdeslam Bouchouareb, également fugitif. D'autres comparses ont vu leurs peines maintenues ou légèrement réduites. Les accusés étaient jugés pour «blanchiment et transfert à l'étranger de capitaux issus de revenus criminels», «corruption», «trafic d'influence» et «pression sur des fonctionnaires publics pour l'obtention d'indus privilèges». Un patron de l'automobile, Mahieddine Tahkout, qui dirigeait un important réseau de concessionnaires et possédait une usine d'assemblage du constructeur sud-coréen Hyundai, a été condamné à 3 ans de prison ferme. Les condamnations en série à de sévères peines de prison ont dévoilé l'ampleur de la corruption dans le sérail de l'ancien chef d'Etat, qui comptait également le président actuel, Abdelmadjid Tebboune.