La Cour d'appel d'Alger a réduit mercredi 18 novembre la peine de prison infligée pour corruption à l'ex-patron de l'industrie automobile Mahieddine Tahkout, un des hommes d'affaires les plus influents de la présidence d'Abdelaziz Bouteflika , a rapporté l'agence de presse APS. Lors d'un énième procès du népotisme sous le règne de l'ex-président déchu Bouteflika, Mahiedine Tahkout a été condamné à 14 ans de prison ferme. Il avait écopé en juillet de 16 ans d'emprisonnement en première instance. La cour d'appel a également réduit – de moitié, de 10 ans à 5 ans de prison – les peines de deux co-accusés : les anciens premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, déjà multi-condamnés dans d'autres scandales de l'ère Bouteflika. Deux autres anciens ministres de l'Industrie et des Transports ont reçu des peines de prison avec sursis tandis qu'un autre ex-ministre des Transports, Abdelghani Zaalane, a été acquitté. En détention depuis juin 2019, Mahieddine Tahkout dirigeait un important réseau de concessionnaires et possédait une usine d'assemblage du constructeur sud-coréen Hyundai. Petit commerçant, il a fait fortune en constituant une flotte de bus et en obtenant des marchés publics dans le secteur des transports universitaire et urbain. Son réseau de concessionnaires commercialise de grandes marques étrangères. Les vastes enquêtes pour corruption et népotisme lancées après la démission en avril 2019 de Bouteflika, sous la pression d'un soulèvement populaire inédit, le «Hirak», ont conduit à une série d'actions en justice. Outre Tahkout, plusieurs autres oligarques ont été lourdement condamnés dans des scandales impliquant diverses malversations dans l'industrie automobile. En octobre, Mourad Oulmi, PDG du groupe automobile Sovac, distributeur des véhicules Volkswagen et partenaire du géant allemand dans une usine d'assemblage en Algérie, a écopé de dix ans de prison ferme.