Les accusés étaient notamment jugés pour «blanchiment et transfert à l'étranger de capitaux issus des revenus criminels», «corruption» et «trafic d'influence». La justice algérienne a prononcé, mercredi 24 juin, de lourdes peines de prison à l'encontre d'anciens hauts responsables politiques et un patron du secteur automobile, lors d'un nouveau procès pour corruption concernant l'ère Bouteflika. Sur les dix-sept personnes jugées, quinze ont été condamnées à des peines allant de deux à vingt ans de prison. Deux autres ont été relaxées. Les accusés étaient jugés pour «blanchiment et transfert à l'étranger de capitaux issus des revenus criminels», «corruption», «trafic d'influence», et «pression sur des fonctionnaires publics pour l'obtention d'indus privilèges», selon l'agence officielle APS. Ahmed Ouyahia, qui avait été premier ministre du président déchu Abdelaziz Bouteflika, a été condamné à douze ans de prison ferme. Mourad Oulmi, PDG du groupe automobile Sovac, distributeur des véhicules Volkswagen et partenaire du géant allemand dans une usine d'assemblage en Algérie, a écopé d'une peine de dix ans de prison ferme. Son frère Khider Oulmi a été condamné à sept ans de prison ferme. Tous les deux sont déjà en détention. L'épouse de Mourad Oulmi, Fatiha Benmoussa, qui est en fuite, a été condamnée par contumace à vingt ans de prison ferme, tout comme l'ancien ministre de l'industrie Abdeslam Bouchouareb, également à l'étranger. Le juge a également ordonné, selon les médias locaux, la saisie de tous les biens de la famille Oulmi et le gel de leurs comptes bancaires, ainsi que la saisie des comptes bancaires de M. Ouyahia. Parmi les autres accusés, l'ancien ministre de l'industrie Youcef Yousfi et l'ex-PDG d'une banque publique, le Crédit populaire d'Algérie (CPA), Omar Boudhiab, ont été condamnés à trois ans de prison ferme. M. Ouyahia et un autre ancien premier ministre, Abdelmalek Sellal, sont poursuivis dans un autre procès pour corruption qui a débuté dimanche. Ces deux ex-responsables purgent déjà des peines de quinze ans et douze ans respectivement dans une autre affaire de corruption liée au financement de la campagne électorale de M. Bouteflika. De vastes enquêtes pour corruption et népotisme avaient été lancées après la démission, sous la pression du Hirak, un mouvement populaire de contestation inédit, de M. Bouteflika en avril 2019.