De lourdes peines ont été requises par le procureur général du tribunal de Sidi M'hamed d'Alger, contre les principaux accusés dans l'affaire Sovac, dont Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre et Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l'Industrie et des mines, actuellement en fuite à l'étranger. Le procureur a ainsi requis 20 ans de prison contre Bouchouareb et 15 ans de prison contre Mourad Oulmi, PDG de Sovac et Ahmed Ouyahia, déjà condamné dans d'autres affaires. M. Oulmi est poursuivi pour "blanchiment et transfert à l'étranger de capitaux issus des revenus criminels, corruption, trafic d'influence,et pression sur des fonctionnaires publics pour l'obtention d'indus privilèges". Il a déclaré devant les juges que Sovac assurait le montage en Algérie de 14 modèles de voitures pour les marques Volkswagen, avant de réfuter toutes les charges retenues à son encontre. Quant à M. Ouyahia, il est poursuivi pour "octroi d'indus avantages lors de la passation de marché en violation des dispositions législatives et réglementaires, abus de fonction volontaire par un fonctionnaire public en violation des lois et réglementations, conflit d'intérêts en matière de passation de marchés, dilapidation volontaire de deniers publics et usage illégal par un fonctionnaire public au profit d'une personne ou une entité". Dans cette même affaire, une peine de 12 ans de prison a été requise contre l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines Youcef Yousfi, qui a été déjà condamné à la prison dans une autre affaire liée au montage automobile, une peine de 20 ans de prison ferme contre l'épouse de Mourad Oulmi, 12 ans de prison contre Khider Oulmi, frère du PDG de Sonatrach, qui a été arrêté la semaine passée et placé sous mandat de dépôt. Le procureur de la république a requis une amende de 32 millions pour les sociétés impliquées dans cette affaire ainsi que la saisie de leurs biens. Ces derniers mois, plusieurs personnalités et anciens responsables politiques, des puissants patrons et hauts fonctionnaires sont jugés en Algérie. Ils sont poursuivis, notamment, pour le financement "occulte" de la dernière campagne électorale de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, début 2019, et pour favoritisme dans l'industrie automobile via des partenariats entre marques étrangères et grands groupes algériens, souvent propriétés d'hommes d'affaires liés à l'entourage de l'ex-président.