Les condamnations en série dévoilent l'ampleur de la corruption durant l'ère Bouteflika, touchant anciens ministres, hauts fonctionnaires et hommes d'affaires. La cour d'appel d'Alger a confirmé mercredi 21 octobre la condamnation à dix ans de prison de l'ex-patron du secteur automobile Mourad Oulmi, impliqué dans un scandale majeur qui a mouillé d'anciens caciques de l'ère Bouteflika, a-t-on appris de source officielle. En revanche, l'ancien premier ministre Ahmed Ouyahia, déjà condamné pour corruption, a vu sa peine réduite en appel de 12 à 10 ans d'emprisonnement, a rapporté l'agence de presse APS. Le parquet avait requis 15 ans de prison contre cet ancien chef de gouvernement sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika. Principal accusé, Mourad Oulmi, PDG du groupe automobile Sovac, distributeur des véhicules Volkswagen et partenaire du géant allemand dans une usine d'assemblage en Algérie, a écopé de dix ans de prison ferme, comme en première instance. Son épouse, Fatiha Benmoussa, qui est en fuite à l'étranger, a été condamnée par contumace à 20 ans de prison, tout comme l'ancien ministre de l'industrie Abdeslam Bouchouareb, également fugitif. D'autres comparses ont vu leurs peines maintenues ou légèrement réduites. «Corruption», «trafic d'influence» Les accusés étaient jugés pour «blanchiment et transfert à l'étranger de capitaux issus de revenus criminels», «corruption», «trafic d'influence» et «pression sur des fonctionnaires publics pour l'obtention d'indus privilèges». Par ailleurs, programmé mercredi, le procès en appel d'un autre patron de l'automobile, Mahieddine Tahkout, a été reporté au 28 octobre à la demande de la défense, selon des médias algériens. Mahieddine Tahkout, qui dirigeait un important réseau de concessionnaires et possédait une usine d'assemblage du constructeur sud-coréen Hyundai, a reçu une peine de 16 ans ferme en première instance. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, un autre premier ministre de M. Bouteflika, ont eux été condamnés à 10 ans de prison à la suite de ce scandale. Après la chute d'Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir en avril 2019 par un soulèvement populaire, la justice algérienne a lancé une série d'enquêtes pour corruption. Les condamnations en série à de sévères peines de prison ont dévoilé l'ampleur de la corruption dans le sérail de l'ancien chef d'Etat, touchant anciens ministres, hauts fonctionnaires et hommes d'affaires.