L'administration Biden est intervenue pour s'opposer à une motion qui met des conditions aux dépenses américaines allouées pour les exercices militaires conjoints entre Rabat et Washington. Les réseaux d'Alger dans la capitale américaine essuient une nouvelle déconvenue. L'administration Biden a opposé son veto à la proposition du sénateur pro-Polisario Jack Reed, du parti démocrate, destinée à conditionner l'octroi des fonds alloués aux programmes de coopération militaire avec le Maroc au progrès d'un plan de paix au Sahara. La Maison blanche a indiqué, dans un document, que cette mouture pourrait affecter «les engagements du département de la défense, notamment la politique de sa coopération au niveau international.» «Aucun fonds de la loi budgétaire pour l'exercice 2022 ne sera mis à la disposition du Secrétaire à la Défense pour soutenir la participation des forces militaires du Royaume du Maroc à tout exercice bilatéral ou multilatéral (…) à moins que le secrétaire ne certifie aux commissions de défense du Congrès que le Royaume du Maroc a pris des mesures pour soutenir un accord de paix avec le Sahara occidental», a indiqué le projet du budget fédéral adopté par le comité des forces armées du Sénat américain. Il estindiqué, en outre, que cette décision pourrait être suspendue «si le Secrétaire à la Défense soumet aux commissions de défense du Congrès une note écrite argumentant que l'abandon de cette décision va dans l'intérêt et en faveur de la sécurité nationale des Etats-Unis appuyée par une explication détaillée de la manière dont l'abandon de cette décision favoriserait les intérêts» du pays. Pour l'administration américaine, la proposition n°1209 inclue dans la liste des amendements cités dans le cadre de l'examen du projet de la loi de finances 2022, «risque d'entraver la volonté du ministère de la défense à accomplir convenablement» la mission de «fournir de l'assistance à des parties étrangères, conformément aux priorités de la politique étrangère» des Etats-Unis. Selon des médias, «si la section avait été adoptée dans son état actuel, elle fournirait un puissant levier américain sur la position du Maroc et affaiblirait sa position vis-à-vis de l'Algérie et du Polisario dans les négociations à venir.» La réponse de l'administration américaine à la tentative des sénateurs reflète la détermination de Washington à maintenir et à préserver les relations diplomatiques avec Rabat. Le Maroc et les Etats-Unis entretiennent de bonnes relations diplomatiques, qui se traduisent par une coopération dans différents domaines, notamment un accord de libre-échange (ALE) et des actions militaires et sécuritaires conjointes, notamment l'exercice militaire African Lion organisé conjointement chaque année. L'exercice 2021 African Lion a eu lieu en juin, avec des responsables américains et marocains soulignant l'importance de la coopération en matière de sécurité contre les menaces qui guettent la région, telles que le terrorisme.