Un naufrage en direct pour le directeur d'une station de radio réputée proche de du mouvement prodémocratie le Hirak. Le roi du Maroc, Mohammed VI, avait affirmé son «attachement au cessez-le-feu», tout en avertissant qu'il demeurait «fermement déterminé à réagir, avec la plus grande sévérité et dans le cadre de la légitime défense, contre toute menace». Le directeur de la station algérienne Radio M et du site d'information Maghreb émergent, Ihsane El Kadi, a appelé, lors d'une émission radio, à s'en prendre aux flux commerciaux marocains traversant la zone tampon de Guerguerat, dans l'extrême sud du Sahara, sur la seule route menant à la Mauritanie et dans un contexte de tensions avec le régime algérien. Une réaction extrême formulée après la mort supposée de trois algériens dans un prétendu bombardement à au nord-est du Sahara, le 2 novembre. Il s'agit d'un homme qui, avant quelques mois seulement, a été placé sous contrôle judiciaire par le régime de son pays. Il a été accusé de «diffusion de fausses informations à même de porter atteinte à l'unité nationale», de «perturbations des élections» et de «réouverture du dossier de la tragédie nationale» des années 1990. Le journaliste, figure des médias indépendants algériens pourtant, s'est démarqué ces derniers temps par des contenus hostiles au Maroc. Lui, qui plaidait contre la «diabolisation» du mouvement islamo-conservateur Rachad, considéré comme un mouvement terroriste par Alger, voit son discours se radicaliser dangereusement. Conséquence de son interdiction de quitter le territoire algérien ? Le Maroc, pour rappel, a «sécurisé définitivement le trafic civil et commercial sur la route de Guerguerat». Cet axe routier est essentiel pour le commerce vers l'Afrique de l'Ouest, notamment pour le transport de fruits et de légumes en provenance du Maroc.