«Les Algériens ont visiblement décidé de jouer la carte de la tension maximale» analyse le politologue Kader Abderrahim. «Le régime algérien exacerbe le sentiment nationaliste et veut provoquer un dérapage militaire» a-t-il alerté. L'Algérie, menacée d'une grave crise financière à la suite de la pandémie de coronavirus et la chute des prix des hydrocarbures, cherche à détourner l'attention de sa population sur le délabrement du pays au moment où une délégation du FMI s'est entretenue avec des responsables algériens dans le cadre d'une mission de quelques jours. «Le voisin marocain avait un projet africain qui lui a permis de se redéployer er de gagner de nouveaux marchés. Sur la question du Sahara, la reconnaissance américaine était décisive alors que l'Algérie, isolée, est engoncée dans ses tensions internes» analyse le politologue Kader Abderrahim. «Je ne vois pas d'issue à cette crise mais la France a des responsabilités. La stabilité doit être garantie et Paris doit prendre d'initiatives pour rapprocher les points de vue» a-t-il détaillé. Paris a appelé le 25 août l'Algérie, qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, à revenir à une logique de «dialogue» dans l'intérêt de la «stabilité» au Maghreb. L'Algérie ne fait que fuit ses problèmes. En 2020 déjà, les autorités algériennes avaient évalué à près d'un milliard d'euros les pertes des entreprises publiques en raison de la crise sanitaire. Le pays a désormais épuisé toutes les possibilités offertes pour le financement du déficit, y compris la planche à billets, et le recours au financement extérieur sera «inéluctable», malgré les réticences d'Abdelmadjid Tebboune qui a pourtant catégoriquement exclu, le 10 octobre, au nom de la «souveraineté nationale», de contracter des prêts auprès du FMI et des organismes financiers internationaux, qualifiant cela de suicide.