Dénonçant une prise de parole faible et sans consistance du président algérien, l'observateur Anouar Malek a estimé que l'entourage présidentiel en Algérie porte outrage à l'image du pays. L'Algérie est «ciblée» par des parties qui tentent de «saper la stabilité du pays», a déclaré Abdelmadjid Tebboune dimanche 8 août lors d'une rencontre avec deux représentants de la presse écrite algérienne à la télévision. Le président algérien, durant une heure, a survolé des dossiers de fond, de la crise sanitaire à l'emploi, en passant par les relations maroco-algériennes ou la Libye. «L'entretien du président Tebboune est indigent, étiolé et ne contient aucune nouveauté. Il démontre l'impéritie de ses conseillers et l'inaptitude de son cercle rapproché, qui a atteint un niveau de dégénérescence sans précédent» a écrit l'observateur algérien Anouar Malek sur sa page Facebook. «Mettez fin à ces entretiens vils et flétrissants surtout dans leur aspect extérieur. Un président doit bien préparer ses rencontres avec la presse pour être convaincant, afin que ce ne soit pas du délayage de vieux ou une discussion de comptoir». a-t-il conclu. Le président algérien a relayé encore une fois une rhétorique sur «les menaces extérieures», qui confine au complotisme. «C'est une façon de déresponsabiliser les détenteurs du pouvoir. Le problème avec cette stratégie de communication est que plus on en abuse, moins elle est efficace», avait souligné la politologue Louisa Aït Hamadouche avant quelques semaines dans un entretien au média Tout sur l'Algérie (TSA). Abdelmadjid Tebboune s'est refusé à s'exprimer sur l'essentiel, les manifestations ayant eu lieu dans le sud du pays en réaction à la dégradation des conditions de vie et l'insuffisance des mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19, le taux de croissance, déjà très faible en 2019 (0,4 %), qui a plongé en 2020 sous les effets de la pandémie (– 6,5 %), alors que l'économie devrait créer 350 000 emplois pour résorber un peu le taux de chômage actuel, qui est de 15 % de la population active (mais le double chez les jeunes), mais aussi l'amenuisement de la rente des hydrocarbures s'amenuise : le volume global des exportations a reculé de 11 % en 2020 et leur valeur de 40 %. D'après le Comité national de libération des détenus (CNLD), au moins 100 détenus d'opinion croupissent dans les prisons algériennes, en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles. Au lendemain de son élection en décembre 2019, M. Tebboune avait déjà accordé une grâce à 76 détenus, dont des figures du Hirak.