L'Algérie a libéré ce vendredi quelque 33 détenus d'opinion au lendemain d'une grâce accordée par le président algérien à trois jours du 2e anniversaire du soulèvement populaire du Hirak. Selon un communiqué du ministère de la Justice, 33 prisonniers du mouvement algérien de contestation Hirak ont retrouvé leur liberté, dont le journaliste Khaled Drareni et Rachid Nekkaz. Jeudi, Abdelmadjid Tebboune a annoncé une grâce présidentielle en faveur des détenus du Hirak. « En tout, entre 55 et 60 personnes rejoindront à partir de ce soir ou demain leurs familles », a-t-il promis. Un tweet de la présidence algérienne a précisé que la mesure concernait les « auteurs de crimes liés aux technologies de l'information et de la communication ». Selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), quelque 70 personnes sont actuellement en prison en lien avec le « Hirak » et/ou les libertés individuelles. Des poursuites fondées dans au moins 90% des cas sur des publications critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux. Le Hirak, suspendu depuis mars dernier en raison de la crise sanitaire, a repris ses marches à quelques jours de la date anniversaire. Mardi, des milliers d'Algériens se sont rassemblés à Kherrata (est), ville considérée comme le berceau du soulèvement inédit, pour réclamer «la chute du régime» et «la libération des détenus d'opinion». Selon des militants, des manifestations ont également eu lieu vendredi à Khenchela et Sétif (est) et des appels à manifester lundi dans tout le pays circulent sur les réseaux sociaux. Des forces de police et véhicules antiémeutes étaient déployées en grand nombre vendredi, traditionnel jour des marches du Hirak, dans le centre d'Alger.