«Les déclarations du président français révèlent des signes de déclin du rôle de Paris en tant que partenaire politique et même économique de l'Algérie» rapportent les relais du régime algérien. «L'Algérie ne saurait être affectée par des déclarations qui tentent de porter atteinte à son histoire et à ses racines» a déclaré le premier ministre de Tebboune, Aïmene Benabderrahmane, le 4 octobre. Sauf que tout le système algérien, en colère, fulmine contre Emmanuel Macron. «À Paris, la terre tremble rarement, sauf quand Alger gronde» écrit sans rire le quotidien L'Expression. «Si les tensions n'ont cessé de monter entre Alger et Paris ces derniers mois, elles se sont encore élevées d'un cran après les propos inappropriés du président français Emmanuel Macron. Depuis, l'heure n'est plus aux coups de fil chaleureux, pour reprendre l'expression de leurs entourages respectifs» note le journal. «Cette époque semble, désormais, bel et bien révolue au point que les deux capitales risquent de se livrer un duel sans concession et aux conséquences multidimensionnelles. Au plan géostratégique, la première victime collatérale de la crise entre Alger et Paris, après la fermeture de l'espace aérien algérien aux avions militaires français, n'est autre que l'opération Barkhane et les quelque 5 000 militaires français déployés au Sahel. Ce qui oblige les avions français à faire un détour par le Maroc et la Mauritanie» martèle très sérieusement ce relai du régime algérien. Le quotidien algérien s'enorgueillit de voir le système créer des difficultés à l'ex-colonisateur : «L'interdiction de l'espace aérien algérien aux avions militaires français intervient dans une phase logistique délicate pour l'état-major français, qui a entamé depuis quelques semaines une réorganisation de son dispositif dans la bande sahélo-saharienne. Outre ces désagréments, cette tension risque de provoquer un ralentissement de la coopération militaire algéro-française dans la région sahélo-saharienne, notamment au plan du renseignement» assène-t-on sans nuance. «Au plan économique, les répercussions risquent d'être encore plus conséquentes. Des sources soutiennent que l'Algérie pourrait prendre une autre mesure qui concerne les échanges commerciaux entre les deux pays» indique le quotidien. «Au terme de celle-ci, bien sûr, nous nous réservons la possibilité de réorienter, en toute souveraineté, certains flux vers d'autres partenaires plus prévisibles, plus conséquents et surtout plus soucieux de l'égalité souveraine des nations», a indiqué au site d'informations, TSA Algérie.com, une source algérienne proche du dossier. «Une décision lourde de conséquences pour les entreprises françaises implantées en Algérie. En 2020, la France était le deuxième partenaire commercial de l'Algérie avec des exportations de 3,6 milliards de dollars et une part de marché de 10,6 %, derrière la Chine, avec 5,7 milliards de dollars d'exportations et une part de marché de 16,81 %» a-t-on conclu.