Le député européen Nicolas Bay a durement critiqué les tentatives de remettre en cause les accords commerciaux entre le Maroc et l'Union européenne (UE), l'un portant sur les produits agricoles et l'autre sur la pêche. Des accords qui resteront valables pendant un laps de temps «afin de préserver l'action extérieure de l'Union et la sécurité juridique de ses engagements internationaux». Le député français Nicolas Bay a déclaré, dans une capsule diffusée sur ses comptes sur les réseaux sociaux, que le Front Polisario «mouvement armé, inféodé par l'Algérie» est «instrumentalisé pour déstabiliser la région» et qu'il «n'est reconnu par aucun pays européen». Pour lui, la décision du tribunal européen est «une très grave ingérence dans les affaires internes du Maroc, un pays ami et stable». Après l'annonce de la CJUE, dûment contestée, l'UE et le Maroc se sont engagés à poursuivre leur partenariat commercial. «Nous prendrons les mesures nécessaires afin d'assurer le cadre juridique qui garantisse la poursuite et la stabilité des relations commerciales entre l'Union européenne et le royaume du Maroc», ont affirmé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et son homologue marocain, Nasser Bourita, dans une déclaration commune. M. Bay rappelle aux mémoires le rapport de l'Union européenne qui assure qu'une fraude massive est organisée sur l'aide accordée aux réfugiés sahraouis de Tindouf. Il s'agit d'un document daté de 2007 et exhumé, rédigé par l'Office anti-fraude de l'Union européenne (UE) qui pointe un détournement bien organisé depuis des années de l'aide humanitaire accordée aux réfugiés sahraouis des camps de Tindouf en Algérie. M. Bay souligne également que Chérif Larossi, ex-membre du Polisario, a affirmé que ces déroutements «se poursuivent activement aujourd'hui». Il rappelle la nécessité de reconsidérer l'aide offerte au Polisario, qui continue de bénéficier annuellement de quelque 10 millions d'euros supposément consacrés aux réfugiés des camps de Tindouf. L'UE soutient financièrement les camps de Tindouf depuis 1975, sur la base d'une population évaluée par les autorités algériennes à 155 000 personnes. Des chiffres surestimés, estiment les observateurs. Pour M. Bay, «depuis plusieurs années le Polisario semble connecté avec différents groupes islamistes au Sahel (...) qui veulent déstabiliser l'ensemble de la région». Il précise que «la relation entre les Etats membres de l'Union européenne et le Maroc ne doit pas être prise en otage pour satisfaire un groupe qui ne représente que lui-même et qui détourne la générosité européenne». «L'accueil il y a quelques mois du chef de Polisario a provoqué de vives tensions entre le Maroc et l'Espagne» rappelle le député, au moment où l'enquête pour «génocide» visant en Espagne Brahim Ghali, a été rouverte à la suite d'un vice de procédure, a annoncé mercredi la justice espagnole qui l'avait classée fin juillet. «L'Audience nationale a révoqué le non-lieu dicté par le juge Santiago Pedraz le 29 juillet à propos du leader du Polisario Brahim Ghali à la suite d'une plainte déposée contre lui par l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEDH) contre Brahim Ghali pour des délits de génocide», a indiqué la justice dans un communiqué, évoquant plusieurs erreurs de procédure.