Récemment, le processus d'obtention des visas pour les camps de Tindouf s'est considérablement durci pour les Sahraouis d'origine espagnole. Le Polisario, qui gère les camps de Tindouf déstabilisés par une situation humanitaire désastreuse, a commencé à limiter l'entrée des Sahraouis d'origine espagnole désirant visiter leurs familles en leur imposant des visas, une mesure sans précédent qui va compliquer encore la mission de ceux qui veulent s'assurer de la sécurité de leurs proches. «Depuis quand fallait-il payer des frais pour visiter ses proches dans les camps de réfugiés ?» s'interroge un Sahraoui résidant en Espagne, dépité. Dans la liste des pièces à fournir énumérées par les représentants des séparatistes à Catalogne; figure une somme qui, selon les cas, est soit de 100 € soit de 60 €. «La réunification avec ma famille implique désormais une replongée dans les méandres plus ou moins hostiles et absurdes de l'administration factice du Polisario» note un autre. «Visiter le Sahara marocain ne nécessite aucun document officiel délivré par les autorités compétentes, aucune somme pour couvrir les frais de dossier» a-t-il pointé. La durée d'instruction des demandes de visas des Sahraouis espagnols peut prendre jusqu'à plusieurs mois. Récemment, un rapport de l'Office anti-fraude de l'Union européenne (UE) a pointé un détournement bien huilé depuis des années de l'aide humanitaire accordée aux Sahraouis des camps de Tindouf en Algérie. Ce document porte de lourdes accusations soutenues par des preuves irréfutables et cite les noms des personnes soupçonnées d'être les organisateurs de ces détournements effectués dans le port algérien d'Oran, surplombant la mer Méditerranée, où est opéré le tri entre «ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné».