Un syndicat espagnol de fonctionnaires a déposé, vendredi auprès du Parquet anti-corruption, un complément de la plainte portée en mai dernier contre des ONG espagnoles et le Polisario pour détournement des aides humanitaires. L'organisation syndicale Manos Limpias accuse le président de la Coordination espagnole des associations solidaires avec le Sahara (CEAS-Sahara), Jose Taboada, ainsi que des dirigeants de la pseudo-rasd d'être à l'origine d'une fraude de 20 millions d'euros et de détournements massifs des aides destinées aux populations de Tindouf. Selon le texte de la plainte dont se fait l'écho l'agence Europa-Press, cette fraude porte sur "la manipulation des données relatives au nombre des bénéficiaires de l'aide dans les camps, le détournement de fonds et la vente de produits alimentaires dans des pays voisins". Le syndicat, qui se base sur le rapport publié par l'OLAF à ce sujet, livre au Parquet une liste nominative des individus impliqués dans cette fraude organisée, notamment des membres du Polisario. Dans son complément de plainte, Manos Limpias affirme qu'il y a des "indices irréfutables de l'utilisation des revenus tirés de la vente des aides détournées à des fins terroristes, de déstabilisation contre des pays et d'acquisition d'armes au profit du Polisario et de l'Algérie". Le rapport de l'OLAF avait conclu que l'Algérie et le Polisario procèdent depuis des années au détournement d'une grande partie de l'aide humanitaire internationale destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf. Le port d'Oran est stratégique pour les organisateurs de ces détournements massifs et systématiques, souligne le rapport, notant que c'est au sein de cette structure portuaire algérienne que s'opère le tri entre "ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné". Les marchandises détournées, dont des denrées alimentaires et des médicaments notamment ceux fournis par le Comité international de la Croix-Rouge, sont vendues en Algérie, en Mauritanie et au Mali, relève le rapport, qui souligne que seule la partie de l'aide permettant aux populations des camps de Tindouf de survivre est distribuée. La Commission européenne attribue chaque année, depuis 1991, via la Direction générale de l'aide humanitaire (ECHO), une aide humanitaire de 10 millions d'euros aux populations des camps.