Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis, ex-conseiller de NSO reconverti dans les affaires publiques, a affirmé au magazine Paris Match que le chiffre 50 000 numéros est absurde. Gérard Araud, ambassadeur de France aux Etats-Unis, a estimé dans un entretien au magazine Paris Match qu'il sera difficile de «débusquer la vérité» dans l'affaire NSO, assurant que le logiciel Pegasus sert uniquement à obtenir des renseignements sur des réseaux criminels ou terroristes. Le diplomate retraité a été désigné comme consultant auprès de NSO en 2019, pour conseiller sur les questions liées aux droits humains, peu après avoir quitté son poste d'ambassadeur de France à Washington durant la présidence de Donald Trump. Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés pour être potentiellement surveillés. Un chiffre polémique contesté par plusieurs sources. «Les chiffres que je lis me laissent perplexe. Bien que je n'aie jamais de près ou de loin participé un tant soit peu aux négociations, je crois savoir toutefois qu'un contrat couvre quelques dizaines de logiciels, et qu'un logiciel infecte un seul téléphone. Chaque logiciel coûte une énorme somme. J'ai du mal à concevoir que des dizaines de milliers de logiciels aient pu être vendus» a affirmé M. Araud. Sur les allégations contre les services de sécurité marocains ? «Il faut se méfier des apparences». M. Araud explique que NSO doit donc demander l'approbation du gouvernement israélien pour vendre son logiciel, et les Etats clients signer un long contrat commercial stipulant comment le produit sera utilisé. «On oublie aujourd'hui un point essentiel : le bon usage de Pegasus. Ce logiciel espion est arrivé à maturité autour de 2015, période où la France et ses voisins ont fait face à de graves menaces intérieures. Si la France et l'Allemagne ne l'ont pas acheté, leurs voisins s'en sont servis pour déjouer des menaces sur leur sol», allusion à peine voilée à l'Espagne, détentrice du logiciel et qui figure pas pourtant dans l'enquête diffusée. Pour rappel, NSO Group a nié l'existence d'une quelconque liste, affirmant que l'exportation de sa solution sécuritaire est réglementée. Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a assuré mercredi à son homologue française Florence Parly que le logiciel israélien Pegasus n'a pas été utilisé contre le président Emmanuel Macron.