Envisager les rapports de force entre acteurs étatiques à l'échelle international passe dorénavant par la prise en compte des enjeux de la sécurité dans le cyberespace, affirme le site IsraelValley. Le développeur du logiciel a déclaré que la campagne médiatique planifiée et bien orchestrée dirigée par Forbidden Stories est poussée par des groupes d'intérêts spéciaux. NSO – qui affirme fournir son logiciel uniquement aux gouvernements approuvés pour le contrôle du terrorisme et de la criminalité – a réitéré encore une fois que la liste dévoilée par le consortium n'est pas une liste de cibles ou de cibles potentielles de Pegasus. Les numéros divulgués ne sont pas liés à Groupe NSO. Toute affirmation selon laquelle un nom dans la liste est nécessairement lié à une cible Pegasus ou à une cible potentielle Pegasus est erronée et fausse. «Casser le leadership [israélien en matière de sécurité] est une priorité pour de nombreux concurrents d'Israël. Si NSO (Israël) venait à fermer, des centaines d'entreprises de France, Chine, Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Unis, la Corée... tenteront de créer un autre NSO. Cette firme est née en Israël, mais dans le monde entier des firmes similaires existent. Elles sont simplement très discrètes» rapporte le site IsraelValley dans un édito. Si le Maroc est cité dans l'enquête de Forbbiden Stories, il est étonnant de voir que l'Espagne, par exemple, n'y soit pas évoquée. En effet; le téléphone portable utilisé par le président du parlement régional catalan, Roger Torrent, a été ciblé par Pegasus, le programme d'espionnage développé par une société israélienne nommée NSO, et qui ne peut être acheté que par les gouvernements et les forces de sécurité et utilisé pour cibler le crime organisé et le terrorisme. Le téléphone de M. Torrent a été ciblé par la solution technologique israelienne en 2019, selon une enquête conjointe menée par El Pais et The Guardian. Ces médias ont lié la mystérieuse disparition des messages WhatsApp du téléphone portable de M. Torrent en 2019 à une alerte que le téléphone «aurait pu être manipulé par un tiers et infecté». Et bien qu'ils ne puissent pas identifier qui a ordonné l'attaque, ils soulignent que la société israélienne qui a créé Pegasus «vend exclusivement ses produits aux gouvernements». Ce fait est confirmé par NSO sur son site Internet, où il présente ses services comme des solutions pour les forces armées et la police pour lutter contre la criminalité. Alors que le téléphone portable de M. Torrent a été ciblé par Pegasus, en 2019, le président du Parlement a participé à des dizaines de réunions politiques et a également comparu comme témoin devant la Cour suprême espagnole lors du procès des politiciens et des dirigeants civils impliqués dans la campagne d'indépendance de 2017 dans le Région de Catalogne, qui a vu un référendum illégal sur la sécession de l'Espagne tenu en octobre de la même année. Parmi les peines prononcées par le tribunal, Carme Forcadell, la prédécesseur de Torrent en tant que présidente du parlement régional, a été condamnée à 11 ans et demi de prison pour délit de sédition. En mai 2019, alors qu'il était pris pour cible avec Pegasus, Torrent a participé à une réunion à Strasbourg avec la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatvic. Le gouvernement marocain, lui, a démenti les informations selon lesquelles le royaume aurait utilisé des logiciels de sécurité fabriqués par le groupe israélien NSO pour cibler des personnalités publiques. Dans un communiqué publié mardi soir, le gouvernement marocain s'en est pris au consortium mondial de médias condamnant fermement une campagne médiatique mensongère, massive et malveillante persistante. Bien que la présence d'un numéro de téléphone dans la liste ne signifie pas qu'une tentative a été faite pour pirater un appareil, le consortium a déclaré sans plus de détails penser que les données indiquaient des cibles potentielles des clients gouvernementaux de NSO. NSO Group a nié avoir jamais tenu une liste de cibles potentielles, passées ou existantes. Il a qualifié le rapport Forbidden Stories de plein d'hypothèses erronées et de théories non corroborées. La source de la fuite – et comment elle a été authentifiée – n'a pas été divulguée.