Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a assuré mercredi à son homologue française Florence Parly que les allégations d'espionnage concernant le logiciel israélien Pegasus soupçonné d'avoir aussi été utilisé contre le président Emmanuel Macron sont fausses. Le ministre de la défense israélien Benny Gantz s'est envolé mercredi pour Paris, où il a cherché à mettre au clair les informations selon lesquelles le président français Emmanuel Macron avait été la cible d'un logiciel de surveillance commercialisé par la société de cybersécurité israélienne NSO Group. Lors d'une réunion avec son homologue Florence Parly, M. Gantz a déclaré que la technologie de NSO n'a jamais été utilisée pour un potentiel piratage des téléphones de Macron ou d'autres responsables français, selon Channel 13. Le Maroc est donc, définitivement, mis hors de cause. «[M. Gantz] a noté que l'Etat d'Israël approuve l'exportation de cyberproduits exclusivement vers des entités gouvernementales, pour un usage licite et uniquement pour le but de prévenir et d'enquêter sur la criminalité et la lutte contre le terrorisme», ajoute un communiqué diffusé en marge de cette rencontre. Rabat a contesté son implication dans cette affaire d'espionnage destinée «à déstabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France» et a décidé d'attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris. NSO a largement nié les allégations formulées dans l'enquête controversée publiée la semaine dernière par un certain nombre de médias, et a qualifié les accusations de tentatives «destinées à salir l'ensemble de la cyber-industrie israélienne». Une source sécuritaire française avait même assuré que pour les téléphones portables de M. Macron, «les paramètres de sécurité sont les plus restrictifs possibles et les installations d'applications et téléchargements sont bloquées.» Mme Parly a fait part à Gantz des «clarifications attendues aujourd'hui par la France et dont dépendent la confiance et le respect mutuel de nos deux pays», a déclaré son ministère, ajoutant qu'il s'agissait de la première réunion des ministres de la Défense des deux pays depuis 2013. Mme Parly, a déclaré mardi une source du ministère de la Défense, visait «à savoir quelle connaissance le gouvernement israélien avait des activités des clients de NSO, et quels arrangements ont été mis en place – et le seront à l'avenir – pour empêcher le détournement de ces outils hautement intrusifs.» Les numéros de téléphone de Macron et des principaux membres de son gouvernement figuraient parmi ceux trouvés sur une liste de 50 000 numéros considérés comme des cibles potentielles du logiciel espion Pegasus, bien que l'enquête n'ait pas déterminé s'il avait réellement été contaminé. M. Macron aurait directement appelé le Premier ministre Naftali Bennett la semaine dernière pour exiger qu'Israël enquête sur les allégations. L'establishment israélien de la défense a mis en place un comité pour examiner les activités de NSO, y compris le processus par lequel les licences d'exportation sont accordées. M. Gantz a également rencontré Bernard Emie, chef du service français de renseignement extérieur DGSE, et des dirigeants de la communauté juive locale.