«Les communes de la wilaya d'Alger connaissent, depuis plusieurs jours, d'importantes perturbations dans l'alimentation en eau potable, ce qui a suscité le mécontentement des Algérois qui sont d'autant plus désappointés que cela coïncide avec la saison estivale» a rapporté l'agence algérienne de presse APS. Confrontée à un déficit hydrique, la capitale algérienne va être rationnée pendant une durée indéterminée. La rupture du réseau d'eau à Alger devient problématique. Des coupures tournantes ont été mises en place, le volume d'eau disponible étant trop faible pour alimenter toute la population d'Alger. Vendredi, les écoles de plusieurs communes sont restées fermées faute d'alimentation en eau potable, a appris Barlamane.com de ses sources. Les «tours d'eau» planifiés par les autorités ont créé le désarroi. La crise sanitaire due au coronavirus, qui a contribué à accentuer la demande en eau, n'a fait qu'aggraver les carences du système algérien, au point qu'il a fallu installer des points de distribution d'eau par citernes ou en bouteilles pour couvrir la demande sans cesse croissante. «En 2020, nous avons puisé sans retenue dans l'eau des barrages sans aucune anticipation sur une éventuelle faiblesse en pluviométrie qui a pourtant fini par nous rattraper, provoquant un grand déficit que les 11 stations de dessalement de l'eau de mer sont loin de combler» avaient indiqué des intervenants à un colloque international organisé le 27 juin en Algérie. «En l'espace de 20 ans, pas moins de 60 milliards de dollars ont été dépensés pour les résultats que l'on connaît. Il est clair que nous avons fait les mauvais choix sans être efficaces et nous avons, surtout, manqué de clairvoyance en l'absence de toute vision anticipative» a-t-on déclaré. Les zones résidentielles ne souffrent que trop des rationnements annoncés à cause de précipitations insuffisantes et des niveaux des barrages qui ont dangereusement baissé en début de saison sèche. En moyenne nationale, le taux de remplissage des barrages est de 44 % seulement alors que la période hivernale touche à sa fin. Les 80 barrages actuellement en exploitation fournissent 7,7 milliards de m3 à l'ensemble du pays, le potentiel national global en ressources hydriques ne dépassant pas 23,2 milliards de m3 par a, affirme l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), cité par le magazine Jeune Afrique. La préfecture d'Alger avait dévoilé ces derniers jours un nouveau programme pour l'activité de lavage automobile, laquelle sera "partiellement" et "temporairement" à partir de ce samedi 26 juin. Les lavages automobiles auront la possibilité d'ouvrir "uniquement vendredi, samedi, lundi et mercredi de 08h00 à 14h00", précise le communiqué des autorités. Le rationnement n'est qu'une incaration de problèmes anciens, résultat d'une longue et persistante incurie des pouvoirs publics et de difficultés géologiques. D'après la même source, cette décision intervient à la suite des "perturbations d'approvisionnement en eau potable, qui sont principalement dues à la rareté des pluies et au faible niveau de remplissage d'eau dans les barrages". Le secteur de la distribution de l'eau est devenu en Algérie l'un des principaux domaines de contestation des politiques chaotiques du régime. Les controverses occasionnées par la privatisation de la gestion des services urbains ont pris la forme de luttes locales et ont été à l'origine de protestations sociales d'envergure.