Membres de la diaspora algérienne ou binationaux, plusieurs centaines de militants du mouvement de protestation populaire ont défilé dimanche 13 juin dans Paris pour réclamer «une Algérie indépendante et démocratique». «Pouvoir assassin», «le régime cherche à détourner à son profit toutes les forces vives du pays et à les jeter hors des voies naturelles pour maintenir sa prépondérance» : plusieurs centaines de manifestants se sont réunis dimanche à Paris quelques heures avant l'annoncement des résultats des législatives algériennes pour appeler entre autres à la libération de tous les prisonniers d'opinion et réclamer un renouveau politique. Le taux de participation national aux élections législatives anticipées en Algérie n'a atteint que 30,20 %, le score le plus faible depuis au moins vingt ans. «Système dégage», «le jeu électoral est fermé d'avance», «Non aux politicards de salon» pouvait-on lire sur de larges banderoles blanches fixées entre les arbres de la place de la République. Les caricaturistes y vont aussi de leur trait. «Ces scandaleuses législatives s'inscrivent dans les réseaux de captation et de distribution des rentes», a expliqué un militant membre d'un intercollectif d'associations mobilisé depuis deux ans en France. «Il ne s'agit pas seulement de faire vivre la liberté, mais de faire tomber la dictature militaire. Ce pouvoir a fait son temps et son œuvre. Condamné par la conscience populaire, il devient en outre un obstacle pour le changement» a-t-il ajouté. Drapeau algérien sur les épaules et masque anti-covid aux couleurs de l'Algérie sur la bouche et le nez, plusieurs manifestants souhaitent le départ de la «bande des mafieux» qui dirigent l'Algérie. Déclenché le 22 février 2019, le Hirak – mouvement de protestation populaire inédit en Algérie – avait poussé le président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, à la démission deux mois plus tard. Son successeur mal élu, le président Abdelmadjid Tebboune, a accentué la recrudescence de la répression policière et judiciaire contre les militants du mouvement populaire antirégime algérien du Hirak. Les observateurs l'accusent de vouloir mater mes mouvements de réaction de l'opinion publique à travers un retour offensif et de réduire à l'impuissance le Hirak en cultivant l'usage de l'autorité et l'habitude de l'obéissance.