Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis dimanche 21 février à Paris à la veille du deuxième anniversaire du soulèvement populaire du Hirak en Algérie pour appeler entre autres à la libération de tous les prisonniers d'opinion et réclamer la fin du système militaire, en présence d'un imposant dispositif policier. De larges banderoles blanches fixées entre les arbres de la place de la République à Paris ont appelé dimanche à la fin du régime qui sévit en Algérie depuis 1962. Un très imposant dispositif de sécurité avait été mis en place pour l'occasion. Des cloisons mobiles interdisaient notamment tout accès à certains endroits sensibles. Ce rassemblement devait initialement être une marche allant de République à Nation mais le parcours a été interdit par le préfet de police en raison de «risques sérieux de troubles à l'ordre public» et de la proximité avec le consulat d'Algérie, qui était en état d'alerte. Hakim Taibi, militant membre d'un intercollectif d'associations mobilisé depuis deux ans en France est catégorique : «On ne va pas abandonner maintenant, nous n'avons plus le choix, il ne s'agit pas de changer un régime, il s'agit de sauver un pays parce que ce régime là va conduire le pays à la faillite». Déclenché le 22 février 2019, le Hirak – mouvement de protestation populaire inédit en Algérie – avait poussé le président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, à quitter le pouvoir deux mois plus tard. Son successeur, le président mal élu Abdelmadjid Tebboune, a fait un geste que beaucoup considèrent opportuniste en graciant et libérant des dizaines de détenus d'opinion, dont le journaliste et militant Khaled Drareni, et promis des législatives anticipées d'ici fin 2021. Sa légitimité auprès de l'opinion publique est au plus bas.