«On ira jusqu'au bout» : plusieurs centaines de manifestants se sont réunis dimanche 7 mars à Paris en marge de la reprise en force du soulèvement populaire du Hirak en Algérie pour appeler, entre autres, à la libération de tous les prisonniers d'opinion et réclamer la dissolution du système, des autorités civiles et une nouvelle élite. «La répression c'est non», «ni oubli, ni renoncement, la révolution vaincra», «système dégage, souveraineté absolue du peuple», pouvait-on lire sur de larges banderoles blanches fixées brandies la place de la République à Paris. Le consulat d'Algérie, bien protégé, n'a pas empêché une foule nombreuse et membres d'intercollectif d'associations mobilisé depuis deux ans en France pour le Hirak, de clamer haut et fort leurs revendications, réclamant «un changement du régime actuel qui conduit le pays à la faillite». Drapeau algérien sur les épaules, les manifestants exigent le départ de la «bande de mafieux» qui dirige l'Algérie depuis des décennies. «On manifeste contre le système qui profite de la situation épidermique pour bloquer encore la contestation populaire», a-t-on déclaré. Déclenché le 22 février 2019, le Hirak – mouvement de protestation populaire inédit en Algérie – réclame le départ du pouvoir en place et critique la mainmise de l'armée sur la vie politique et civile. Le président mal élu Abdelmadjid Tebboune, a été poussé sous la pression ces dernières semaines à gracier et libérer des dizaines de détenus d'opinion, dont le journaliste et militant Khaled Drareni, et promis des législatives anticipées d'ici fin 2021, que le Hirak conteste déjà.