Le renfort de sécurité intervient après les récentes indiscrétions sur le séjour hospitalier de Brahim Ghali en Espagne. Le dossier sur les crimes de guerre, traité par l'Audience nationale, un haut tribunal basé à Madrid, a été rouvert en raison de la présence sur le sol espagnol du chef séparatiste, la police ayant pu formellement l'identifier après son hospitalisation polémique. La justice espagnole a rouvert un dossier contre Brahim Ghali pour «crimes contre l'humanité» après une plainte ancienne déposée par une association l'accusant de «violations des droits humains» sur des dissidents des camps de Tindouf (ouest de l'Algérie). Le chef séparatiste avait déjà été cité à comparaître le 1er juin pour une plainte pour «tortures» déposée par un dissident du Polisario naturalisé espagnol. «Le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, dispose depuis des jours d'un service de surveillance renforcée à l'hôpital de San Pedro de Logroño. Pour cela, des agents ont été affectés au poste de police de cette ville» selon des sources du média espagnol La Razon. « Ce type de prestation n'implique pas de surveillance du patient. Elle n'a pas été autorisée par la Haute Cour nationale, la considérant non nécessaire, mais plutôt qu'il s'agit d'éliminer le risque d'éventuels dangers pour le chef séparatiste et l'intrusion de personnes non-autorisées dans les lieux où il séjourne. Il s'agit également de retracer les éventuels mouvements de Brahim Ghali ainsi que ceux des personnes qui l'accompagnent» note la même source. «Il s'agit d'un travail policier à caractère discret, qui s'établit généralement sur des personnes, comme cette affaire, dont la présence est devenue très d'actualité et qui font l'objet de polémiques sur divers aspects» a-t-on ajouté. Toutefois, il y a confusion par rapport à la comparution de Brahim Ghali devant la justice. «Alors que le numéro 2 du Polisario l'a démentie catégoriquement, des sources séparatistes, citées par les agences de presse, disent désormais le contraire et qu'il le fera "par respect" pour la justice espagnole», a indiqué la même source. Selon le porte-parole de l'Audience nationale, la police a pu vérifier l'identité de la personne admise dans un hôpital de Logroño, dans le nord du pays, et confirmer ainsi qu'il s'agissait bien de Brahim Ghali. Son audition, début juin, dépendra de son état de santé, mais il pourra témoigner par visioconférence. Selon l'entourage de Brahim Ghali, celui-ci serait en convalescence après avoir été soigné de la Covid-19 alors que ses victimes réclament des mesures restrictives contre lui pour qu'il puisse affronter la justice. Le gouvernement espagnol a confirmé avoir accueilli en Espagne le chef du Polisario, âgé de 71 ans, «pour des raisons strictement humanitaires, afin de recevoir des soins médicaux». Permettre à ce dernier «de rentrer chez lui, contourner la justice espagnole et ignorer les victimes serait un appel au pourrissement», des relations qui se sont nettement dégradées ces dernières semaines entre Madrid et Rabat, a souligné le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita.