Treize associations espagnoles des victimes du terrorisme ainsi que l'Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE) ont interpellé la justice pour saisir l'occasion de la présence de Brahim Ghali en Espagne pour qu'il réponde devant le tribunal national aux accusations portées contre lui. Le chef des séparatistes est accusé «d'assassinats contre des travailleurs canariens au Sahara» ainsi que «d'avoir ordonné des meurtres, des enlèvements collectifs et des disparitions d'équipages de marins en haute mer entre 1973 et 1986». Ces trois cents victimes canariennes du terrorisme «ne veulent et ne peuvent en aucun cas laisser passer en silence, l'humiliation et le mépris que la présence de cet assoiffé de sang a engendré», rappelant que Madrid avait fermé le bureau du «Front Polisario» et expulsé les représentants des séparatistes en octobre 1985 après le mitraillage de deux bateaux espagnols, le 20 septembre, et la mort, au cours de cette attaque, de Guilhermo Batista, le contremaître du chalutier Junquito, et du caporal José Castro, du patrouilleur militaire Tagomago, qui se portait au secours du bâtiment de pêche. «Il y a eu par la suite une autre attaque terroriste, avec plusieurs soldats tués et blessés», précise-t-on. Les victimes du terrorisme du «Polisario» indiquent qu'ils condamnent la décision des autorités espagnoles d'autoriser l'entrée et l'hospitalisation illégales dans un hôpital public de celui «qui a ordonné les assassinats, les enlèvements massifs et les disparitions d'équipages en haute mer de marins canariens entre 1973 et 1986». A ce titre, ces associations tiennent à rappeler à l'opinion publique espagnole et internationale, l'obligation morale, politique et juridique des dirigeants espagnols, notamment la ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Arancha González-Laya, et de la ministre de la Santé, Carolina Darías, qui, d'après leurs déclarations publiques, défendent et approuvent, pour de prétendues raisons humanitaires, l'entrée illégale et l'hospitalisation de Brahim Ghali. Les victimes du terrorisme du «Polisario» indiquent qu'elles rejettent toutes les justifications officielles évoquées de l'hospitalisation de Brahim Ghali en Espagne qui pourraient d'ailleurs l'aider à échapper à la justice.