Le procès de Omar Radi, en détention préventive depuis fin juillet pour des accusations de viol et d'espionnage, s'est ouvert début avril à Casablanca et a été renvoyé au 18 mai. Sa victime, Hafsa Boutahar, dénonce les défenseurs de l'accusé, qui affectent de traiter son affaire comme une affaire politique pour lui conserver le caractère d'un délit d'opinion. «La dernière sortie de l'écrivain Hassan Aourid m'a profondément blessée». Hafsa Boutahar, la victime de Omar Radi placé en détention pour «viol» et «réception de fonds étrangers dans le but de porter atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat» a exprimé sa déception à la suite des déclarations de l'intellectuel Hassan Aourid, qui a réclamé «la mise en liberté provisoire» de Soulaiman Raissouni et Omar Radi malgré la gravité des accusations portées contre eux et au détriment de la solennité qui revêt les formes judiciaires. «J'ai été surprise, aujourd'hui, par la sortie de M. Aourid qui s'en rapporte à des allégations spécieuses et vagues concernant mon affaire. Il a fixé sa pensée au-dessous de la réalité et outrepassé certains faits particuliers. Quel que fût le mobile de ses paroles, ma dignité et l'inviolabilité de mes droits n'en ont pas moins été outrageusement atteintes dans ma personne» a déclaré Mme Boutahar. «M. Aourid invoque la liberté d'opinion alors qu'il s'agit d'un procès criminel de droit commun, et veut faire accroire que je suis le jouet de quelque machination destinée à piéger l'accusé. C'est toujours la même rengaine, répétée à satiété, par toutes sortes de voies» conteste Mme Boutahar en termes énergiques et clairvoyants. Le parquet a demandé au juge d'instruction d'enquêter sur des «délits relatifs à l'attentat à la pudeur avec violence et viol», après une plainte déposée par Mme Boutahar en juillet 2020. «Les complaisances commandent directement les attitudes en faveur de l'accusé. Les déclarations en chaîne, écrites ou filmées, visent à influer en mal sur le caractère de ce dossier» avait déclaré Mme Boutahar. «Je suis une femme qui a été violée par un homme et qui a porté plainte devant la justice. Une plainte établie par des preuves concrètes» enchaîne Mme Boutahar qui ajoute que «M. Aourid n'a pas tenu compte de la nature des choses et des cris d'une femme qui réclame le rétablissement de sa dignité. Nulle immunité ne saurait couvrir qui que ce soit parce qu'il est journaliste. Je respecte toutes les règles qui se donnent pour objet de garantir l'indépendance la justice». Il est à rappeler que Omar Radi fait également l'objet d'une deuxième enquête «au sujet de la réception de fonds de parties étrangères en vue de porter atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat» et «de mener des contacts avec des agents de pays étrangers pour nuire à la situation diplomatique du Maroc», selon le parquet de Casablanca.