L'Algérie a déclaré que Paris avait payé une rançon pour libérer un otage français qui avait été kidnappé par un groupe terroriste dans le nord du Mali, alors que la France avait démenti les allégations. Dimanche, le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a exprimé «la grande inquiétude» de son pays face à la poursuite du transfert d'importantes sommes d'argent à des groupes terroristes en échange de la libération d'otages. Cela est intervenu dans un discours prononcé lors de la 14e session extraordinaire de l'Union africaine de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement relative à l'Initiative pour faire taire les armes, quelques jours après que le président français Emmanuel Macron a affirmé que Paris n'avait pas payé d'argent pour libérer des otages. Début octobre, la présidence malienne, voisine de l'Algérie, a annoncé la libération de quatre otages, dont la militante Sophie Petronin, le dernier otage français au monde, et l'éminent politicien malien, Soumaila Cissé, ainsi que deux otages italiens, dont un prêtre, kidnappé au Niger. Aucun autre détail n'a été fourni sur les conditions de leur mise en liberté. Selon des médias, un accord a été conclu entre le chef de la Jama'at Nasr Al-Islam wal Muslimin (JNIM), Iyad Ag Ghali et les autorités françaises, après quoi 207 terroristes ont été libérés, en plus du versement d'une somme d'argent allant de 6 à 30 millions d'euros (7,3 à 36,3 millions de dollars). Cette annonce a provoqué l'ire de l'Algérie, d'autant plus que des terroristes libérés – dont certains ont la nationalité algérienne – ont repris leurs activités dans les zones adjacentes aux frontières sud du pays. Le petit parti, Al-Bina Al-Watani (la construction nationale), dirigé par l'ancien candidat présidentiel Abdelkader Bengrina, a mis en garde contre les dangereuses répercussions de cette opération sur la sécurité nationale de l'Algérie. Dans sa réponse officielle à la décision de la France, le ministère algérien de la Défense a déclaré: « Ces actions inacceptables qui contredisent les résolutions de l'ONU, criminalisant le paiement de rançons aux groupes terroristes, entraveront les efforts de lutte contre le terrorisme et tariront ses sources de financement. »