Abdelmoula El Marouri, avocat de Toufik Bouachrine et de Soulaiman Raissouni, entre autres, a tenté de faire main basse sur les ressorts des «ressources pécuniaires», du quotidien indépendant «Akhbar al-Yaoum» tout en exigeant de serrer les «cordons de la bourse» en réduisant les traitements des journalistes qui y travaillent. Younes Masskine, directeur de publication évincé; fort hostile à tous ces projets, a dévoilé les combines de l'avocat-magouilleur dans un post explosif. La conquête de l'autorité au sein du groupe de presse de Toufik Bouchrine est livrée aux tiraillements de deux camps engagés depuis quelques mois dans la plus singulière des luttes, dans un colossal imbroglio qui obscurcit de plus en plus l'avenir de la société éditrice du quotidien Akhbar al–Youm, Média 21. Confirmant des informations sur une crise interne au sein du journal, le directeur de Akhbar Al–Youm licencié, Younes Masskine, a fait état de dissentiments et d'ententes douteuses au sein du groupe de presse. Les finances épuisées par les gaspillages, subordonnés aux intérêts privés, un budget en détresse et des journalistes qui voient leurs salaires diminués, quand ils ne sont pas congédiés pour motif économique ou autre. De quoi s'agit-il en réalité ? de dépenses démesurément accrues d'un journal en crise, une dette surchargée, des recettes diminuées par le ralentissement de ses rentrées d'argent aussi bien que par l'affaiblissement de ses ressorts financiers. Aussitôt que la disette est venue, la direction du journal qui s'est prêtée à toutes les fantaisies de prodigalité, a demandé aux employés de consentir à des sacrifices. Abdelmoula El Marouri, avocat de Toufik Bouachrine et de Soulaiman Raissouni, entre autres, a joué même dans tout cela un rôle passablement ridicule. Pour rappel, El Marouri s'est rebellé contre les efforts des autorités publiques d'assainir la vie politique et de mettre fin aux conflits entre intérêts publics et privés en refusant la publication et le contrôle de son patrimoine. Il a été démis de ses fonctions d'élu au sein du conseil municipal de Rabat par le ministère de l'intérieur. Avocat de Soulaiman Raissouni, «en détention préventive pour les besoins d'une enquête sur des faits présumés d'attentat à la pudeur avec violence et séquestration», il a suscité l'émoi en flirtant (tout comme son client) avec des arguments homophobes pour discréditer la partie plaignante. Dans les faits, le journaliste Younes Masskine se prononçait hautement contre les crédits supplémentaires demandés par l'épouse de Toufik Bouachrine et l'avocat-magouilleur alors que les salaires des journalistes ont été dévalorisés. Abdelmoula El Marouri, qui croit avoir toujours quelque pièce en réserve dans sa gibecière, a poussé l'épouse de Toufik Bouachrine à appuyer sa demande de profiter d'un traitement versé par le journal sans aucune justification. De quel droit l'avocat de Toufik Bouachrine agit envers un journal comme les boutiquiers qui ont coutume de marchander ? M. Masskine a déclaré vouloir rétablir l'ordre financier au sein du journal et n'a pas hésité à livrer bataille pour défendre les intérêts des employés et s'opposer à toute sorte de mesures les dépouillant de leurs droits. Résultat, une rupture violente, et des aveux inouïs sur les agissements d'un avocat qui a exigé non pas le dévouement au service du journal, mais tout d'abord une complicité, une soumission à l'égard d'actes douteux et des coupes financières largement contestés. M. Masskine raconte : «Une des raisons de mon départ (...) était une tentative de me forcer à signer un contrat entre le journal et cet homme [Abdelmoula Marouri]. On m'a demandé de lui accorder 6 000 dirhams par mois, alors qu'il insistait pour obtenir 10 000 dirhams. (...) ce point s'ajoute au versement d'un «salaire» de 20 000 dirhams par mois au profit de l'épouse de [Toufik Bouachrine].» «J'ai exigé seulement [que ces opérations] se fassent sur une base juridique solide qui me permette ne pas violer la loi et sans procéder au détriment des nécessités du fonctionnement et de la continuité du journal» a-t-il continué «Lorsque j'ai pris la responsabilité de la direction de la société Média 21, début avril 2020, de nombreux conflits ont explosé aussitôt, en raison de mon refus de cautionner certaines pratiques manquant de base légale et de mon insistance à faire de la survie de l'institution et des droits de ses travailleurs une priorité absolue, d'autant plus que les demandes exprimées [par la direction] manquaient de légitimité. J'étais face à des dizaines de travailleurs (...) dont la subsistance dépendent de cette institution, et en retour, des dépenses et des contrats injustifiés étaient un fardeau pour moi» explicite-t-il. «Dans ce contexte, [Abdelmoula El Marouri] s'est progressivement transformé en problème supplémentaire au lieu d'être un élément de médiation (...) l'une des premières réclamations qui m'a été présentée après avoir assumé la responsabilité administrative du groupe, à un moment où l'institution était incapable de s'acquitter du salaire de ses employés, de leurs droits sociaux et même du minimum qu'exige son fonctionnement quotidien du journal, comme le loyer et les factures Internet et d'électricité, a été que je j'octroie un traitement à cet individu, qui n'y assume sans aucune charge. Pourquoi ? Je ne sais pas exactement» s'indigne-t-il. «Cette personne [El Marouri] me demandait de lui accorder un contrat avec un salaire mensuel, et de verser un autre salaire en faveur de l'épouse de Toufik Bouachrine (...) tout en retranchant une partie de la rémunération des employés sous prétexte de crise économique» détaille-t-il. On ne refait pas de l'ordre avec du désordre affirme M. Maskine, pas plus qu'on ne relève les finances d'un journal en souffrance avec des prodigalités illégales et des fantaisies, avec l'abus organisé de toutes ses ressources. Cette affaire sert à montrer ce qu'il y a de désarroi dans ces partis qui se disputent les rênes du quotidien Akhbar al-Yaoum, lequel mène une vie factice et toujours incertaine. Abdelmoula El Marouri est devenu un individu remuant et incommode selon M. Masskine ; il peut malheureusement aussi être le fossoyeur dudit journal, à en juger par les paroles qu'il prodigue. Younes Masskine a décidé d'aborder la situation pénible du journal par ses grands côtés, à offrir à tout le monde les garanties d'une administration prévoyante et protectrice. Mais El Marouri avait un autre avis.