Pour la première fois, c'est l'instance en charge du football international qui affirme que le comité marocain pour l'organisation de la Coupe du Monde 1998 a versé des pots de vin pour acheter des voix. Les documents rendus publics ce mercredi 16 mars par la FIFA prennent en effet pour acquis le contenu des déclarations de Jack Warner, tel qu'il les avait formulées l'an dernier aux Etats-Unis, dans le cadre de l'enquête sur la corruption à la FIFA. L'ex président de la Concacaf avait alors déclaré à la justice américaine avoir accepté de vendre sa voix au Maroc pour 1998, et à l'Afrique du Sud pour 2010. Aujourd'hui, la FIFA reprend ces éléments et les confirme implicitement en publiant un résumé des charges retenues contre Jack Warner. Ainsi, il est précisé dans un procès verbal de l'une des auditions américaines de Warner qu'un « représentant de la candidature marocaine a offert (à Jack Warner, ndlr) un pot-de-vin en échange de sa promesse de voter pour le Maroc lors du comité exécutif désignant l'organisateur du Mondial 1998 ». Il est précisé que Warner a demandé à Chuck Blazer de prendre voix avec des membres du comité d'organisation marocain pour savoir quand le paiement serait effectué. Tout laisse entendre qu'il y aurait eu des négociations sur le montant, sachant que le sujet aurait été abordé « à plusieurs reprises, avant que le paiement ne soit effectué ». Mais au final, comme le rappelle cet après midi le site Slate.fr, la France a été choisie au détriment du Maroc pour organiser la Coupe du monde 1998, par douze voix contre sept. En juin dernier, en réaction à la première publication de ce procès-verbal, la Fédération royale marocaine (FRMF) et le Comité olympique marocain avaient démenti avoir versé quoi que ce soit à des membres de la Fifa dans le but d'obtenir l'organisation de la Coupe du monde 1998. Le communiqué des deux instances sportives marocaines affirmait alors : « Ces allégations (…) visent à ternir l'image d'un pays qui a de tout temps placé le respect des valeurs d'intégrité et d'équité au rang de ses principes fondateurs» .