L'enterrement du chef d'état-major algérien Ahmed Gaid Salah aura lieu mercredi à Alger, selon la presse locale, deux jours après sa mort d'une crise cardiaque à l'âge de 79 ans. Malgré la disparition de l'homme fort du régime, les manifestants ont investi les rues de la capitale, mardi. Le général Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne mort le 23 décembre sera enterré, ce mercredi, au cimetière Al-Alia, lieu symbolique qui abrite le carré des martyrs de la révolution et la tombe du défunt président Houari Boumediène. Malgré le deuil national, des milliers de manifestants pro-démocratie ont défilé mardidans les rues de la capitale. Les étudiants et autres manifestants ont tenu leur manifestation régulière du mardi comme ils le font chaque semaine depuis fin février, lorsque de massives contestations ont éclaté dans le plus grand pays d'Afrique du Nord contre le système politique en place depuis l'indépendance en 1962. Gaid Salah était considéré de facto l'homme fort de l'Algérie après la démission en avril du président de longue date Abdelaziz Bouteflika à la suite des manifestations de masse qui se sont déclenchées après avoir annoncé briguer un cinquième mandat. Les funérailles du chef de l'armée auront lieu mercredi, a annoncé la présidence, ajoutant que son corps serait enterré au cimetière d'Al-Alia, à une vingtaine de kilomètres du centre d'Alger, dernier lieu de repos d'éminentes personnalités algériennes, dont d'anciens présidents. Gaid Salah a joué un rôle déterminant dans l'organisation de la dernière présidentielle, largement contesté, et remporté par Abdelmadjib Tebboune, décrit par la rue comme un initié de l'establishment. Mardi, cependant, il n'y a pas eu de slogans ni de pancartes visant directement le défunt chef de l'armée. Les manifestations se sont poursuivies depuis l'élection de Tebboune, rejetant son invitation au dialogue et son intention de nommer de jeunes ministres et de promulguer une nouvelle constitution.