Des photos de personnes qui auraient été nouvellement molestées et agressées physiquement font le tour, sans relâche, des réseaux sociaux. Pour certains, le phénomène de « Tcharmil » serait de retour. Suite à un grand nombre de partages de ce genre de publications, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a examiné minutieusement ces clichés et a, par la suite, livré les résultats de son expertise technique. En réaction aux photos et aux vidéos qui font actuellement le buzz sur les médias sociaux et qui montrent des personnes ayant été agressées récemment, une source sécuritaire souligne que la DSGN a examiné avec diligence ces clichés, témoignant ainsi de sa volonté de lutter contre toutes les formes de criminalité et contre l'information fausse qui affecte le sentiment de sécurité chez les citoyens. La même source révèle que l'expertise technique ainsi que les enquêtes sur le terrain menées par la Sûreté nationale ont confirmé que les photos et les vidéos relayées sur les réseaux sociaux datent. D'ailleurs, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation des personnes à l'origine de la diffusion de ces photos sur la toile. Ces personnes ont été déférées devant les tribunaux compétents. La première photo, ayant circulé sur les´ réseaux sociaux, montre une jeune fille vêtue d'un tablier blanc souffrant de plaies au visage. L'expertise technique, réalisée par les éléments de la Sûreté nationale, a révélé que cette photo avait été publiée pour la première fois le 18 mai 2014. Il s'agit d'une agression physique commise par un délinquant contre une écolière à Hay El Hassani à Casablanca. L'agresseur a été traduit en justice pour son implication dans une affaire de coups et blessures à l'arme blanche. La même source sécuritaire précise que cette image refait surface sur les réseaux sociaux à chaque fois qu'une affaire d'agression d'une fille est mentionnée. Quant à la deuxième photo, elle montre une fille souffrant de plaies sur son nez et sa joue droite. Les recherches menées par la police révèlent que cette photo montre une victime de nationalité syrienne ayant été il y a longtemps, agressée physiquement en Jordanie par un suspect jordanien. La troisième photo, elle, met en scène une femme blessée, il y a plus de trois ans. En effet, cette photo montre un membre d'un parti politique à Fès, agressé pour une affaire liée à un litige électoral. La quatrième photo montre une fille qui a été agressée par son amant à Fès en août 2017. La même source précise que le suspect a, d'ores et déjà, été arrêté et traduit en justice. Concernant la cinquième photo montrant un vieil homme blessé au visage, l'expertise technique a confirmé qu'il s'agit d'une victime d'un accident et non d'un vol, qui est le fait d'un mineur âgé de 15 ans à l'encontre un propriétaire d'une boulangerie à Kénitra. Le suspect a été arrêté et a été traduit en justice, début septembre 2019. La sixième photo qui montre un agent de sécurité qui aurait été récemment attaqué à l'arme blanche, mais il s'agit en réalité, d'une photo d'un agent de sécurité qui a été agressé en janvier 2016, alors qu'il surveillait le marché de gros de Casablanca. Quant à la septième photo, qui illustre un conducteur d'un autobus blessé au visage, les enquêtes de la Sûreté nationale ont montré qu'il s'agit de la photo d'une personne, attaquée par une personne tierce souffrant de troubles mentaux, en date du 24 juin 2017. Par ailleurs, la même source souligne que la DSGN suit avec attention toutes les photos et les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux en les considérant comme étant des dénonciations de crimes bien réels. Ainsi, des éléments de la Sûreté nationale procèdent à des expertises techniques fouillées et pointues afin de déterminer si les actes criminels dont elles témoignent, sont vrais. Ils veillent, également, à diagnostiquer les auteurs et le contexte de ces infractions. La même source a également appelé toutes les personnes qui disposent de photos ou de vidéos documentant des actes criminels, à les envoyer tout d'abord aux services de sécurité pour les utiliser comme preuves puisque la publication de ces photos sur la toile interfère avec le travail de la police qui se trouve dans l'obligation de vérifier, au préalable, la véracité des photos ou des vidéos publiées sur la toile ainsi que leur contexte. Les autorités relèvent que publier ces photos avant d'en informer les autorités, permet aux suspects d'échapper aux poursuites et de se soustraire à toute responsabilité pénales. Et ce, à l'instar de ce qui s'est passé dans l'affaire d'agression physique ayant eu lieu récemment contre le propriétaire d'un café, où l'auteur a peu s'enfuir. En effet, le suspect a eu accès à l'information sur les réseaux sociaux au préalable. La même source indique qu'une personne qui a agressé son ex-épouse a lui aussi réussi à se sauver. Et ce, avant qu'il ne soit arrêté par la suite à Berrechid. La DGSN a en outre, précisé que plusieurs médias n'ont pas partagé ces photos. Cette prise de position reflète clairement que la presse marocaine aspire à lutter contre les informations fausses ou trompeuses, diffusées en ligne.