Le tout nouveau maire de la capitale économique turque, l'opposant Ekrem Imamoglu, a vaincu le candidat du parti AKP au pouvoir, l'ex-Premier ministre Binali Yildirim, et à travers lui, les islamo-conservateurs avec à leur tête Erdogan, qui contrôlaient Istanbul depuis 25 ans. Avec 800.000 voix d'avance sur le candidat de l'AKP Binali Yildirim, c'est une victoire écrasante contre les islamistes qui a projeté, dimanche 23 juin, Ekrem Imamoglu au siège de la mairie d'Istanbul, l'agglomération aux 15 millions d'habitants. Pratiquement inconnu en Turquie avant de se lancer dans l'élection aux municipales à Istanbul, Ekrem Imamoglu, 49 ans, est le candidat du Parti républicain du peuple -CHP, kémaliste- et de l'opposition unie. Il est élu maire avec 54 % des voix, contre 45 % pour le candidat du pouvoir, l'ancien premier ministre Binali Yildirim. Cette élection augure-t-elle de plus de changements à venir ? « Qui remporte Istanbul remporte la Turquie », se plaisait à répéter très souvent le président Recep Tayyip Erdogan, pas peu fier d'avoir été lui-même maire d'Istanbul.